jeudi 31 décembre 2015

Ton visage tel quel




Je m'en vais peindre le portrait d'une de Tes créatures Sire
d'une gente dame qui vend du tabac à l'angle de la rue
Ce sont ses fossettes, ses yeux soyeux, joyeux qui ont ému
mes pinceaux frissonnant d'avance de très hauts plaisirs

Ah ! rendre l'ambre éclat de ses prunelles
serait montrer une image de Ta splendeur
Lui donner vie, un battement de cœur
c'est en vérité dévoiler Ton visage tel quel

Réussir à croquer son sourire, son fier petit nez élégant
c'est comme si à vrai dire je faisais le portrait de Toi mon Dieu
N'as-Tu pas mis en elle aussi Ton image ? Ton propre feu ?
La peindre telle qu'elle est c'est Te rendre Sire apparent

mercredi 30 décembre 2015

Ma confiance se réfugie dans la justice du Très-Haut


Seigneur, lorsque Tu me verras, ne seras-Tu pas trop déçu
de voir toutes ces cicatrices, verrues, affaissements
accumulés au cours de mes misérables errements, quand
de Toi j'étais encore ignorante, cruellement exclue ?

Ai-je ajouté une part à mon âme depuis mon berceau ?
L'offrande que Tu m'as faite, l'ai-je magnifiée
selon les moyens et outils que Tu m'as donné ?
Ma confiance se réfugie dans la justice du Très-Haut

mardi 29 décembre 2015

Ta tutelle comme principe


Avant de commencer la journée Sire je loue Ton nom
je place ma conscience sous Ta tutelle comme principe
suprême, poudre pour mon doux canon
dont Tu formes Monseigneur le prototype

Je ne fais que répéter Ton propre geste
et imiter Tes jeux de verbe
Après tout c'est Toi qui me manifestes
je suis le fruit de Ta superbe

Avant de clore le jour Sire je Te remercie
de m'avoir permis vingt-quatre heures
de plus à vivre au soleil de Ton paradis
moi, Tarasque, la moindre de Tes sœurs

lundi 28 décembre 2015

Rendre Ton immense gloire par tous les moyens

Tonnerre volant et Petit trésor

J'ouvre la bouche Sire et cela coule aussitôt
je n'ai qu'à cueillir les mots qui germent dans ma tête
sans plan, sans but, envoyés par Toi et tout de go
ils s'alignent, dociles, sans cesse prêts à Te faire la fête

Ce qui compte c'est l'élan, l'aisance du jet
libre mu par la pensée de Toi mon Dieu
Maître-Créateur de mes secondes, de mes motets
artisan infatigable entraîné par le jeu

L'essentiel c'est la souplesse chinoise
sûreté de la poignée en mouvement
maître de ses impulsions qu'apprivoise
la vérité du geste intelligent

Comment arrêter ces avalanches et marées ?
Autant vouloir attraper le vent avec les mains
Le débit de la source pousse mon cœur gonflé
à rendre Ton immense gloire par tous les moyens

dimanche 27 décembre 2015

Ta descente ici-bas


Les oiseaux tous Sire sont en grand émoi
le peuple du ciel retient sa respiration
déjà il voit et par ondes perçoit
Ta descente ici-bas parmi les nations

Sire Tu es beau
délectable
chantent anges et oiseaux
quelqu'un d'adorable

Par nuées ça rase nues et sols
se contracte en figures majestueuses
pique et se catapulte de joie folle
d'assister à Ta venue glorieuse

La gent volante arrête sa migration même
Ta révélation apporte la chaleur précieuse
lorsque temps et espace s'immobilisent et sèment
l'inouï accord au pavillon des heures heureuses

Soleil remonte de sa chute vers l'horizon
et les fleuves retournent à leur source
Les feux s'allument sur les tours de Sion
lune et étoiles inversent leur course

samedi 26 décembre 2015

Le Seigneur est ma limite

 zoom

À moi la hauteur, les vastes panoramas, les pics et les montagnes
les fleuves sauvages et les cascades, les barrières infranchissables
À moi les joyaux, surprises et délicatesses du jardin de Cocagne
à moi, conduite par la providence, Tes liesses incommensurables

Je veux respirer large - le Seigneur est ma limite
mon oxygène, Il me garde des pièges, me préserve du mal
me fait comprendre quand sont bien trop petites
mes pensées mes actions, mes manières misérablement triviales

vendredi 25 décembre 2015

Ta plénitude directrice

d'après un dessin de Reinier Willem Kennedy (Dordrecht 1881- 1960 Bergen op Zoom)

Tant d'artistes ont tenté de raconter Ton mystère
et y sont parvenus, Tu remplissais leur âme
de Ta plénitude directrice, aérienne, légère

À capter de Ta totalité un seul gramme
- pars pro toto, la partie signifie le tout -
ils ont exprimé ce que Ta gloire réclame

au bout de leur âme, là, en-dessous
de leurs misères, tracas, maux et frustrations
où gîte la source du savoir bijou

la raison pour persévérer tout au long
de la quête. À qui frappe à la porte on ouvre
Tu l'as dit Sire : à qui demande l'on répond

Moi aussi j'aimerais que ma bouche et mes pinceaux découvrent
un fragment de Ton être énigmatique omniprésent
et qu'ainsi qui sait Seigneur quelques yeux à Ta vérité s'ouvrent

Ne m'as-Tu pas donné ce talent ?
Et le chemin est lui-même le but
le fleuve veut couler vers l'océan

Tu es le seul à juger mes volutes
Tu scrutes mes reins avant même mon élan
avant même que j'exécute mes culbutes

Comme la chute d'eau actionne l'allant
du moulin Tu meus mes mains mon sang
excites mon esprit - Sire, que Tu es grand !

jeudi 24 décembre 2015

Tu es l'univers en moi mon Dieu


Que j'ouvre ou ferme les yeux Tu es là Sire
que je cesse de penser, me bouche les oreilles
que je m'endorme ou que je me réveille
Tu es sans fin l'objet de mon unique désir

Dans les rayons du soleil je sens Ta vigueur
et le clair de lune reflète Ton secret sourire
N'as-Tu pas mis dans le chant des piafs le délire
de plaisir qui caractérise la gaieté de Ton cœur ?

Quand vent souffle dans les branches et qu'à l'horizon le feu
plonge vers les flots avec fanfare et panache
quand je vois avec quelle grâce les fleurs du sol s'arrachent
je me dis : Tu es l'univers en moi mon Dieu

mercredi 23 décembre 2015

Les plis de Ton habit sont ceux d'un roi


Je T'ai vu Seigneur faire la quête dans le ghetto
objet de pitié sous le soleil noir
de Ton ombre - portant la coupe que Tu as à boire
livré à la foule féroce - ecce homo

En chaque siècle Tu meurs sous le soleil de Satan
et vois les passants se détourner de Toi
objet de mépris, serviteur souffrant aux abois
Là, au ghetto, la mort est venue Te trouver comment ?

Seigneur, mon cœur meurt à Te voir ainsi
errer dans les rues l'écuelle à la main
couvert de pustules, implorant en vain
quelque miséricorde, quelque sympathie

Mais les plis de Ton habit sont ceux d'un roi
d'un prophète martyr, de Ton peuple Tu es le grand prêtre
Je T'ai suivi de mon regard et vu dans la foule disparaître
emportant Seigneur la meilleure part de moi

mardi 22 décembre 2015

De Toi je reçois toute lumière


Que suis-je Sire, sinon rien ?
Je ne suis rien, moins qu'un brin de poussière
Que suis-je Sire sinon Ton bien ?
Je suis Ton tout, de Toi je reçois toute lumière

Et qu'y a-t-il à ajouter à ces mots ?
Et qui pourrait en retrancher un iota ?
Tu me protèges dans Ton enclos
Je ne suis rien. Je suis Ton tout, alléluia

lundi 21 décembre 2015

Tu T'es révélé en moi


Pour de vrai ce n'est pas moi Seigneur qui vis mais c'est Toi qui vis en moi
et dire qu'il m'a fallu une vie complète pour le comprendre

Ce que j'ajoute avec ma liberté ne sont que pattes-d'oie
cicatrices gagnées au cours de mes méandres

Maintenant que je T'ai Seigneur, ou plutôt, à présent
que Tu T'es révélé en moi je disparais

Mon seul souci est de Te servir tout au bout de mon sang
de T'inviter à gorger mon âme et mes reins

Dans le fond ce n'est pas moi Seigneur qui vis mais c'est Toi qui vis en moi
et dire qu'il m'a fallu une vie complète pour le comprendre

dimanche 13 décembre 2015

Sainte Marie, tour de David, arche d'alliance

 zoom
d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Tulle 1940) La porte ogivale, Ménerbes
La Vierge aime bien Milou

Sainte Marie, tour de David, arche d'alliance
porte du ciel, refuge des pécheurs, reine des prophètes
trône de la sagesse, étoile du matin, puissance
miroir de la justice, médiatrice de toutes les grâces vous êtes

Moi, modeste Tarasque, je m'adresse à vous du fond des abîmes
mes paroles s'envolent vers la mère de mon Dieu
Votre Fils refuserait-Il de respecter ô noble Dame illustrissime
une prière venant de vous, restauratrice des cieux ?

Madame ! Les sphères ont été déchirées, soleil et lune craquent
empoisonnées les sources, irrespirable l'air, l'herbe immangeable
la gouvernance de la cité aux mains d'une maffia de macaques
et l'âme des hommes Dame ! dans un état pire que lamentable

Prononcer votre saint nom expose à la moquerie, à la persécution
au bannissement parmi les fous - Madame !
Vous qui avez porté comme fruit de vos entrailles le Roi de Sion
suppliez-Le de mettre un arrêt à cet âge infâme

Devant vous Il ne reste pas sourd
ce que femme veut Dieu le veut
Veuillez Madame prier votre fils divin
d'avancer Son retour

samedi 12 décembre 2015

L'homme, de Toi vivante image

d'après un dessin de Hans Petri (Weerselo 1919-1996 Dordrecht)

Bonjour Seigneur ! Le jour se lève, rosée perle sur mes lèvres
une je-ne-sais quelle chanson veut sortir pour Toi à l'air libre
frapper mes neurones, mes cordes, me transmettre sa fièvre
et merci à toi soleil de briller déjà de toutes tes fibres

Tu entends Sire le gazouillis du petit peuple du ciel ?
Les anges ne volent pas tous à la même hauteur
De l'univers Tu es le moteur et le moyeu et la bielle
de mon cœur et corps l'architecte-bâtisseur

Prononcer Ton nom à bon propos me rend heureuse
Être sous Ton ombre me comble, me paradise
Je Te rends grâce Sire de m'avoir, à moi la gueuse
offert le repos de l'âme de Ta majesté éprise

C'est comme si j'étais arrivée au bout de mon parcours
qu'après tant de méandres me voici au centre du labyrinthe
auprès de Toi, dans le noyau de Ton inextinguible amour
pour l'homme, de Toi vivante image, divine empreinte

vendredi 11 décembre 2015

D'un seul geste magistral

d'après un dessin de Dirkje Kuik (Utrecht 1929-2008 Utrecht)
L'Église des bateliers à Dordrecht

Comment abattre un mur de plus de deux siècles de haine
de Toi mon Dieu ? Satan lui-même est dépassé dans l'abject
bluffé par le réflexe des hommes de mobiliser leur intellect
pour Te chasser du monde, T'ôter de leurs âmes de géhenne

Un bloc de haine érigé en cité imprenable
brandi comme oriflamme, étendard et herse d'enfer
aux griffes d'acier méthodiquement impitoyables
à ce qui résiste à son empire au ciel et sur terre

Un monstre, un Goliath fou, comment le démolir ?
D'où sortira la pierre assassine, quelle fronde
la lancera au front du monstre sinon Toi Sire
d'un seul geste magistral à la face du monde ? 

jeudi 10 décembre 2015

Qui es-Tu Sire ?

 zoom
d'après un dessin de Willem Witsen (Amsterdam 1860-1923 Amsterdam)

Toutes les couleurs de l'arc-en-ciel n'épuisent pas beau Sire
l'invariable variété de Tes prodiges, merveilles et miracles
Tous les mots réunis pour Te définir ne sont qu'un malheureux simulacre
pour articuler ce que Tu es dans la plénitude de Tes propres libres désirs

Sire, Tu nous as créés pour être à l'image de Toi
dans laquelle Tu Te reflètes et partages Tes liesses
Tu T'es incarné même dans la chair en détresse
pour nous sauver par Ton sacrifice cloué sur la croix

Puis Tu reviens sur terre, cette fois-ci non plus pour souffrir
mais dans la gloire de Ton second avènement
dans la contemporanéité, maintenant
pour conclure le plan de salut selon Ton bon plaisir

Et après Seigneur ? Une fois la création régénérée
en équilibre sur ses fondamentaux sous un nouveau ciel
que nous réserveras-Tu ? Nous doteras-Tu d'ailes
pour vivre l'inouï des anges messagers de Ta félicité ?

Quel visage prendra l'éternel infini ? Qui es-Tu Sire ?
Bah. Les mots restent court. Le temps le révèlera
comment comprendre, comment vivre l'éclat
de Ton mystère, comment retrouver de l'âme le rire

mercredi 9 décembre 2015

Viens Seigneur, viens, entre dans Ta maison


Le ciel et la terre crient pour que Tu viennes
Les éléments sont gonflés de l'attente de Toi
malades de désir de T'accueillir dans la joie
des retrouvailles que Tes éternités retiennent

Et moi aussi je lève ma lampe, je me tiens à la porte
Viens Seigneur, viens, entre dans Ta maison
reprends les rênes du royaume de Sion
rallume le feu sacré de nos pauvres âmes trop mortes

désossées par la contemporanéité toujours plus aveugle
abruties de modernités violentes triomphales
abêties nuit et jour par des machines infernales
qui en permanence leur mensonges infaillibles meuglent et beuglent

Que fais-je là-dedans Monseigneur ? Cet ignoble vacarme
depuis le berceau me poursuit, pourrit le chant des piafs
viole les oreilles, offense l'esprit, n'éteint pas la soif
gâche le blé, déprime les cœurs continuellement en alarme

harcelés de toutes parts sans plus jamais goûter au repos
du silence, sans plus entendre
à fond perdus dans les méandres
des abîmes et abysses la voix qui parle en leur propre noyau

C'est moi, c'est monsieur madame tout-le-monde
Viens Seigneur, viens, souffle Ta brise
dans nos os évidés de leur moelle, attise
les braises qui font notre âme vraie et profonde

mardi 8 décembre 2015

Habitante de Sion

Aucune précipitation dans les mots, le fleuve coule
tout en douceur puissante - nul mot ne vient
plus vite qu'un autre, chacun à son rythme roule
ses sonorités et au total ajoute son grain

Et moi là-dedans, Tarasque, au milieu du feu, du vent, de l'eau
par lune et soleil caressée, habitante de Sion
pile à la façon dont se compose la création
moi aussi je suis une goutte de Ton océan d'amour très-haut

Les rouleaux arrivent sans se hâter, à temps
et vident leur contenu sur le sable
Je n'ai qu'à ramasser leur dépôt quand
ils reculent pour un nouvel assaut formidable

Quelques mouettes suivent mes mouvement, rient
bien de mâles baleines tendres pour leurs belles
claquent de la queue, l'eau, les roulades et les trilles
des canaris dans le figuier répondent au ciel

lundi 7 décembre 2015

Que prépares-Tu Sire comme surprise ?



À quoi Te comparer Monseigneur ? À rien
de connu. Suave odeur, aube de rossignol
claire fontaine, disque du soleil, grand vin
quadrature du cercle, angélique farandole ?

Infini, cœur de la création, feu, noyau
de l'arbre de vie du paradis, point infinitésimal
impossible à saisir à l'aide de mots
toute-puissance dont le mystère reste total ?

Ardeur, chaleur, équilibre, harmonie, immuable
indestructible, chair d'éternel, baroque, excitation
de l'intelligence, providence d'un régime stable
promesse d'une restauration intégrale de la création ?

À tout ça et encore à bien davantage
Que prépares-Tu Sire comme surprise ?
Que savons-nous de Tes dix-mille visages
des vertiges et fanfares qui Te caractérisent ?

dimanche 6 décembre 2015

Le paradis est là où je suis

d'après un dessin de Carel Nicolaas Storm van 's Gravesande (Breda 1841-La Haye 1924)
La Meuse à Dordrecht

L'océan se régale de refléter Ton ciel
la terre tend ses bras vers Toi
les oiseaux déploient leurs ailes
et les anges chantent gloria alléluia

Les fleurs lâchent leurs odeurs à Ton service
l'abeille produit son miel pour que Tu le goûtes
les herbes de Provence T'offrent leurs épices
les cigales stridulent pour que Tu les écoutes

L'homme, lui, morose, infatué de lui-même
se traîne, triste, à trois-quarts mort
Il n'y a plus rien que ce morne-né aime
à part la paix de son confort

Le sel en a disparu, ce qui reste évoque en tout le néant
d'une existence vécue sans transcendance ni truculence
Obèse multi-manipulable, soumis, sans plus autre élan
que celui de détruire Tes lois avec la dernière violence

Le fleuve en route vers l'océan jubile
les pics des montagnes se couronnent de Ta pureté
et l'horizon, avec les lointaines îles
imitent Monseigneur Tes affolantes beautés

On ne verra jamais les hirondelles se percuter en vol
ni le ruisseau remonter contre son gré à sa source
Lis, roses, coquelicots sont chargés par le sol
de dire sa joie, pure liesse convoie des nuages la course

Gloire à Toi Seigneur Très-Haut
le paradis est là où je suis
Avec Toi en moi comme pivot
sereine je vis ma vie

samedi 5 décembre 2015

Ta bonté est infinie Sire


L'infini : ce mot T'est exclusivement réservé Sire
L'employer dans un contexte autre est une erreur
fondamentale aux conséquences fatales, un délire
aux effets pervers conduisant aux pires terreurs

L'infini décroché de Toi installe la dictature des chiffres, des masses
ouvre aux calculs menteurs, opérations fallacieuses, manipulations
Il suscite le déni de l'évidence, la désinvolture, l'inconscience crasse
dont un jour il faudra bien accepter les mille effets vicieux félons

L'infini n'appartient qu'à Dieu
il n'existe aucun autre infini en dehors du Sien
Son infini sur terre comme aux cieux
oint la totalité, la nourrit, la conduit, la soutient

L'infini, mot non pas philosophique ou mathématique pratique
mais redoutable mot mystère s'il en est
Déjà Ta bonté est infinie Sire ! Sans borne Ta science artistique
tout-puissant est mon Dieu Ton alphabet

À vouloir appliquer aux choses changeantes ce qui n'appartient qu'aux immuables cieux
mène inexorablement à la désolation de l'abomination
Démence que d'utiliser pour son propre petit profit l'incommensurable nature de Dieu
Lui qui est désintéressé, gratuit, appui, consolation

vendredi 4 décembre 2015

Lorsque tu diras Dieu tremble ami, tremble


Ami, évite de dire le nom de Dieu à tout propos
c'est un mot saint avec lequel on doit être prudent
Il est tout-puissant, l'employer avec désinvolture
expose au retour de bâton immanquablement

Lorsque tu diras Dieu tremble ami, tremble
de crainte, tremble de respect, tremble de joie
c'est Lui qui t'offre d'être là, de respirer
le bon air, de marcher librement sur cette terre

Dieu est un mot-bombe, un mot fier
jaloux, un vocable à double épée
avec lequel le sage ne joue pas
tant sa puissance absolue lui semble

Bien employer ce mot rend intelligent
Cela permet d'éclairer ce qui est encore obscur
d'augmenter ses chances à tout instant
dans la vie ici-bas comme dans celle d'en-haut

jeudi 3 décembre 2015

Béni celui qui vient en Ton nom

 
Farce et folie ont rendez-vous dans tous les rouages de la vie
Ce qui semblait le plus solide, le moins fragile
est attaqué sur tous les fronts en tout lieu par un féroce ennemi
aux mots d'ordre intégralement hostiles

Si je ne savais pas Sire que tout au bout des abysses et méandres
des démences, drames et horreurs Ton immense gloire
régénéra le tout j'aurais vite acheté une corde pour me pendre
- excuse-moi Seigneur pour ces mots blasphématoires

Mais les anges eux-mêmes sont touchés dans leur chair
le ciel a été brisé en dix-mille morceaux
Elle a été violée la lune, violé, souillé l'air
l'homme éviscéré de son âme, vidé de ses fondamentaux

L'on ne se marie plus, la cigogne reste au chômage
dans les rues les guitares se sont tues
Le neuro-sida exerce partout ses ravages
creuse ses trous dans chaque cervelle, y répand son pus

Au secours Seigneur, délivre-nous du mal
béni celui qui vient en Ton nom
Amen, de nos yeux morts arrache les voiles
Sire ! renouvelle notre horizon !

mercredi 2 décembre 2015

Monseigneur, Toi qui brûles en moi


Jamais je ne me rends, jusqu'au bout je me bats
Morte je me battrais encore plus fort
Jamais je ne cèderai à ce qui porte tort
à Ton nom Monseigneur, Toi qui brûles en moi

Tu exaltes ma bouche, attises ma langue
Comment pourrais-je nier l'évidence des flammes
dont mon sang se chauffe et ma tête et mon âme ?
Tu es tout en moi Seigneur, le fruit et la gangue

Qu'a ajouté ma liberté à ma personne ?
Strictement rien qui ne vint de Toi
D'emblée Tu as prévu, comblé en moi
mes orgueils de Tarasque fanfaronne

celle qui se croit autosuffisante, indépendante
des puissances subtiles non-mesurables par la mécanique
bien dans sa bulle établie à l'abri, fière, naïve, comique
de prétention, rayonnante de bêtises coruscantes

Mais une fois saisie l'immensité de Ton mystère
il n'y a plus de chemin de retour, les yeux s'ouvrent
Qui voudrait retourner dans les ténèbres qui couvrent
une terre, une âme privées de Ta lumière ?

mardi 1 décembre 2015

Les bonnes eaux de Ta providence

 d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)

Tu sembles tellement éloigné Seigneur, à mille lieux de nous
que les meilleurs succombent au doute, voire rejettent Ton nom
C'est qu'ils ignorent Ta présence, Ton action, Tes vivifiants rayons
en-dedans d'eux, ce noyau qui les fait être, vivants et debout

Il n'y a pas à douter de Ton existence - sans elle
l'être humain ne serait pas même en mesure de mettre en doute
Ton être, de nier Ta primauté absolue sur toutes
les choses d'en-haut et d'en-bas autant temporelles qu'éternelles

Tu n'es pas quelque part à l'extérieur
dans un je-ne-sais quelle sphère inaccessible au commun des mortels
Au contraire, Tu vis à l'intérieur
en-dedans du cœur, dans ce noyau où l'être humain prend ses ailes

Te nier, ou T'outrepasser, ou volontairement T'ignorer
revient à délibérément scier la branche porteuse, celle
par où passent le souffle, la sève, la moelle et le miel
les bonnes eaux de Ta providence gonflées de totalités