samedi 31 octobre 2015

Toi que le monde entier croit mort

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La porte Renaissance, Ménerbes

Sous les bombes, les cris, les trombes de détonations
fais donc résonner dans ma tête Ta belle musique Sire
sans laquelle la violence de l'ambiance me ferait vomir
gémir, hurler, désespérer de l'homme et de la création

Seigneur, je T'entends qui me chuchote à l'oreille
je m'agrippe à Ton rocher, mon abri est dans Tes paumes
et cependant je souffre de l'absence de Ton soleil
dans le champs du temps de maintenant - où est Ton royaume ?

Si moi, pauvre Tarasque, peux entendre le son de Tes cloches
timbales, tambours, trompettes, flûtes et violons
tout humain baptisé en Ton nom devrait ouïr Tes triples croches
carillonner d'autant plus Tes gentes chansons

Tu ne peux Te révéler que par l'intime du cœur de Ta créature
Ton retour ne peut pas être imposé depuis le dehors
Ton final avènement passe par les cœurs trouvés prêts et purs
à Ton arrivée, Toi que le monde entier croit mort

Comme au temps de Noé les gens se marient et vaquent à leurs besognes
mais le sel de l'homme a disparu
Comment dire Sire ? Ils sont devenus des ombres, des fantômes qui se cognent
Pareil type humain s'est-il jamais vu ?

C'est eux qu'il faudra ressusciter d'abord
par la voix de leur intérieur
par la voie du fond du cœur
Tu sauras Amen leur ôter la malemort

vendredi 30 octobre 2015

Moi je T'entends qui frappe à la porte au fort de la nuit

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
sans titre, daté 23.07.1990

Tu nous as créés pour imiter Tes beautés
non pas pour singer les hideurs du diable
Tu nous as donné Ton esprit, la liberté
d'inventer le chemin qui mène à Ta table

Le vin y est exquis, les viandes succulentes
cornes d'abondance libèrent leurs surprises
corbeilles de fruits aux saveurs chantantes
chassent le gris ennui et donnent le vertige

Ta propre voix nous appelle dans Ton palais
pour un festin qui ne connaît pas de fin
Tu nous as créés pour partager Ton miel et lait
non pas pour boire les poisons du malin

Sire, de notre propre chef nous sommes incapables
de nous tirer des sables mouvants suceurs
Abrège la douleur du monde, Toi suprême charitable
Amen, délivre la parturiente de ses sueurs

Tous les signes dont Tu as parlé se sont produits
À quand Ton entrée en la matière ?
Moi je T'entends qui frappe à la porte au fort de la nuit
j'entends Ta voix, j'entends Ta prière

Tu apportes la bonne nouvelle : elle est retrouvée ! Qui ?
la vérité - elle a secoué le joug, à nouveau  la beauté décide
Je T'entends qui chantonne et fredonne tout un tas de mélodies
la besace pleine de merveilles gonflées d'avenirs intrépides

J'ai tourné la clé et ouvert la porte
Tu m'as souri, m'as embrassé, m'as félicité
Toute de suite j'ai senti Ton odeur forte
un mélange de jasmin et de moisson de blé

Maître, Tu viens comme un voleur dans la nuit
mais moi je T'attendais, sûre de Ton retour
Tes paroles ne fléchissent pas, Tu fais ce que Tu dis
Bienvenue chez Toi Seigneur, allume nos jours

jeudi 29 octobre 2015

Tu nous rends le sel de la terre


Le monde a beau se précipiter vers le néant
Ta parole ne fléchit pas, ne sombre pas
ne se marchandise pas - au contraire elle croît
dans les profondeurs providentielles du temps

Sous les remous de surface Tu prépares Ton entrée en lice
grandiose, victorieuse comme la lueur de l'aurore
annonce le triomphe du soleil sur l'ombre des morts
comme la brise du printemps chasse de la bise les sévices

À l'atmosphère Tu ajoutes Ton odeur, fine et suave
et de la terre Tu augmentes ses puissances
eau et feu se font plus vifs, plus intenses
l'âme des hommes renaît sans plus de joug ni d'entrave

Sous Ton égide l'homme se fait homme nouveau, éternel
source de joie à Ton image créée, membre de Ton corps
Complice de Ton esprit donc affranchi de la malemort
l'homme se fait neuf, fin prêt pour son ascension au ciel

Les os, les cœurs se revêtent de nerfs de chair
Là où les ombres du néant rôdaient dans les ruines
retentissent des cris de joie, Ta présence illumine
nos faces, Tu nous rends Seigneur le sel de la terre

mercredi 28 octobre 2015

Ton silence bouillonne


Sire, me voici, à l'écoute de tout ce que Tu me dis
Ton silence bouillonne, Ton souffle apporte
les mots ailés, je les attrape, je les traduis ici
en langue claire de sorte que Ta musique sorte
à l'air libre, remplisse ma bouche, m'exhorte
à reproduire les mélodies nées de Ta fantaisie
- Sire, me voici

Ah ! T'entendre chanter et gazouiller réconforte
mon ouïe suppliciée, soumise aux plus vils des bruits
monotones explosions, alarmes, klaxons, crissements
suintements caoutchoucs, déflagrations au ras du ciel
crachats, injures, babils débiles, rots, ragots, sang
succions de métastases, échos du chaos démentiel

Dans Ta sphère Dieu Tout-Puissant nul son atroce, lourd, bête
compulsif, abrutissant, choquant, maladroit
Une fois Ton écluse ouverte la musique ruisselle claire et nette
Je n'ai qu'à cueillir les vers que Ta silencieuse voix
accroche à mes oreilles toutes tendues vers Toi
et Ton verbe tombe et tombe en gerbes en flocons dans ma tête
en floches qui se cristallisent et poudroient
dans ma bouche - comme ici Sire pour te chanter cette odelette

mardi 27 octobre 2015

Me voici sur Ta montagne pure


J'ai sauté dans les étoiles quand Tu m'as chuchoté à l'oreille
que Tu m'aimais Sire - j'en tremble encore, j'en ai le vertige
car je sais Seigneur que Ton amour est une cascade de soleils
giclant à toute heure des gerbes de grâces et de prodiges

Dans Tes bras nous parcourons l'orbe des corps célestes
fusées nous traçons mille sauts périlleux d'azur
Ton amour me soulève, de la pesanteur je me leste
je me soustrais au temps, me voici sur Ta montagne pure

lundi 26 octobre 2015

L'arche d'alliance rayonne au centre de Sion


Sire, où commences-Tu où finis-Tu ?
Tu règnes avant le début Tu perdures après la fin
Ni le temps ni l'espace ne mettent le moindre frein
à Ton omniprésence absolue

Tu règnes hors des catégories naturelles
Notre entendement s'y perd - puis s'y retrouve
vu que Ton infini est la source même qui ouvre
à notre vie sa course, son chemin vers le ciel

Tu nous as placés comme un pont entre l'eau-delà et l'en-dessous
Amen, nous formons des passerelles par où passent
Tes influences tout comme s'élèvent nos actions de grâce
selon l'alliance indissoluble créée par l'arche entre Toi et nous

L'arche d'alliance rayonne au centre de Sion
Elle nous nourrit - en retour elle reçoit notre joie
Et Toi Majesté, merveille de Ta voix
Ton heur donne naissance aux sept directions

dimanche 25 octobre 2015

Ce sera une brise de printemps


d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)  
La porte du rosier, Roussillon

Ne plus jamais voir nul noir ni gris
vivre au cœur noyé en toutes couleurs
celé, envolé dans l'arc-en-ciel qui folie
discrète enveloppe et berce nos pauvres heures

Ce sera une brise de printemps
bienvenue à la fin d'un long hiver
une bataille gagnée sans effusion de sang
tu verras l'or remplacer le fer

Victoire sur le vieux monde
épuisé en lui le mal
l'esprit sain qui seul inonde
l'air de nos villes nos plaines nos vals 

samedi 24 octobre 2015

J'aime Ta chair Seigneur, Tu m'as créée avec


J'aime Ta chair Seigneur, Tu m'as créée avec
Chair souple, fraîche, ferme
née de Ton esprit, germe
de vie qui ignore le mal, la corruption, l'échec

J'aime Tes yeux Sire, la création complète s'y reflète
depuis le noir charbon jusqu'à l'ambre en passant par le pers
l'émeraude et la noisette. Je vois comment ils déversent
en abondance leurs lueurs d'amour dorées sur la planète

J'adore Ta bouche mon Dieu, Tu m'as dotée de Tes lèvres
afin qu'elles T'honorent et Te louent à tout moment
Ne m'as-Tu pas formée pour que je chante ce chant
pour me rappeler que Tu es mon impeccable orfèvre ?

Ton nez : noble proue, pont entre terre et ciel
avec lui je respire l'air embaumé de Ton omniprésence
Tu m'as prêté Tes membres pour que Tes jouissances
soient ouvertes pour peu que je déploie mes ailes

Tout mon corps vient de Toi, je ne puis y ajouter un cheveu
je ne puis stopper la croissance de mes ongles
ni la commander - Sire, c'est Toi qui jongles
avec mon esprit, Tu me lances en l'air et Tu craches le feu

Mes reins, mes mains, mon âme, mon cœur
découlent de Ton moule
Tu mouilles mon sang, Tu roules
Tes flots dans ces mots mêmes de ferveur

vendredi 23 octobre 2015

Tu nous as taillé à Ton image, sur mesure

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
Sans titre, daté 21.07.1990

Seigneur, abolis la distance entre Toi et nous
réveille l'intérieur de nos cœurs
là où Tu demeures, noyau de douceur
Secoue de nos âmes la torpeur, le flou, le mou

Éclos au fond de notre esprit, perce nos ridicules défenses
fais monter de notre dedans Tes eaux
Ouvre la source, et que coule le ruisseau
Amen, disparue aura entre Toi et nous la cruelle distance

Ce n'est pas par un grand guignol atmosphérique que Tu T'imposes
c'est dans les retrouvailles des âmes avec leur Créateur
pulseur au centre de toute personne, silencieux moteur
exclusivement alimenté par Ta providence, de tout l'universelle cause

La somme de ces sauvés-là fait la splendeur de la pléiade
l'espace commun se teint de l'éternité retrouvée
Le dedans déborde, inonde le dehors, assoiffé
de prodiges, générés par la pléiade de cascade en cascade

N'as-Tu pas créé ainsi en Eden Ta créature ?
Par surabondance d'amour
les eaux du sol sont montées au jour
et Tu nous as taillés à Ton image, sur mesure

jeudi 22 octobre 2015

Le sourire sur Tes lèvres est une torche

Dolmen érigé au temps d'Abraham dans le sud de la France

Sire, est-ce que je brasse de l'air ou est-ce que j'agis
pertinemment quand la prière est ce qui reste pour sauver du naufrage ?
Je lève les bras pour Te tirer Amen du ciel de derrière les noirs nuages
pour Te mettre à Reims sur le trône de Ta patrie

Depuis mon baptême par sainte Marthe j'ai vu Ton pays se faire
et se défaire, du delta de la Mer du Nord aux rivages d'Espagne
Je l'ai vu fleurir depuis le roc breton jusqu'aux Alpes montagnes
j'en ai goûté les mille saveurs, je sais ses voluptueux mystères

Aucun cours d'eau n'a échappé à ma visite
comme nulle source ne m'a refusé ses eaux
De même je voyage depuis loin dans les mots
de Ton pays en qui tant de siècles palpitent

Depuis le temps j'ai fait la connaissance de maint saint, roi, héros et prophète
sur terre en chemin vers Ta sainte cité, pèlerins
tout à leur joie de Te connaître, fermes, sereins
rédempteurs du hasard, thaumaturges, dompteurs de monstres, vainqueurs de bêtes

À présent je lève les bras vers Toi, deux mille ans les soutiennent
je me mets à genoux, vingt siècles se plient
Tant de sainteté condensée en Ta seigneurie
la destine à accomplir la promesse qu'un jour Ta as fait tienne

Vingt siècles soupirent après Ton retour : je Te vois qui vas
monté sur un âne avec son ânon. Tu approches le porche
de la cathédrale. Le sourire sur Tes lèvres est une torche
les cœurs s'élèvent, les oiseaux jubilent, le pays suit Tes pas

Soudain une mystérieuse lumière éclaire les voûtes du sanctuaire
auprès de l'autel Ton trône T'attend
Tu avances, grave et calme, grand
puis sur le pays Tu répands à verse une pluie de grâces salutaires

mercredi 21 octobre 2015

Toi, de mon ruisseau la merveilleuse source


Une délégation de tous les pays du monde est allée trouver la France
"France ! Qu'as-tu fait de ton baptême ?
lui qui t'établit parmi nous pays suprême
quand donc montreras-tu au monde tes retrouvailles avec la sapience ?

Nous n'en pouvons plus de souffrir de ton absence cardinale
sans ta musique la planète et les anges s'ennuient
nos peuples sont sans volonté, ils s'enquiquinent
dans l'attente de ta résurrection triomphale

C'est toi France qui la première doit sonner les cloches de ton royaume
nous imiterons ton exemple
lumineux, providentiel, ample
Tu nous feras retrouver de la vie le sel et le divin arôme

Nous ne demandons qu'à te suivre
Là où tu nous entraîneras
nous renouerons alléluia
avec l'art de la joie de vivre

De combien de saints tes monts et vaux sont-ils semés ?
Eux qui font le fond et le trésor de ton royaume
gente France ! tous cautionnent ce psaume
redevient ce coq hardi prompt dans l'audace sacrée"

Amen, puisse ce vœu aller au bout de son élan
aide-moi Monseigneur à accomplir sa course
Toi, de mon ruisseau la merveilleuse source
fais que cette prière échappe au néant

mardi 20 octobre 2015

Sire ! j'aimerais que mes mots traduisent le son de Ta voix


Mes mots veulent aplanir le chemin de Ton retour
à force de chants de triomphe et de victoire
audibles pour qui sait que Ton mystérieux amour
emporte tout sur son passage, tôt ou tard

Que j'assiste de mon vivant à Ton second avènement
Sire, que mes yeux voient Ton beau sourire raviver
Ton pays par Ta présence, soufflé, régénéré
sous l'effet de Ta beauté, réveillé par Ton divin élan

Chaque syllabe que Tu prononces sonne juste
c'est le ton qui fait la musique
Avec Ton sourire énigmatique
Tu mets en place Ton empire d'amour auguste

Il ne sert à rien de s'opposer à Toi
rien n'échappe à Ton attraction
Elle est heureuse la cité de Sion
de toute son âme elle écoute son Roi

L'Éternel ne dit rien de nouveau, Son message ne varie pas
Il est alliance sûre, l'arc-en-ciel fidèle, loyal
le principe nourricier, l'inventeur du tout total
Sire ! j'aimerais que mes mots traduisent le son de Ta voix

Qu'on dise : le lion a rugi, qui ne craindrait ?
Une voix retentit à Sion l'heureuse
Ta fille aînée jubile, une fois encore porteuse
de Ta couronne, pour l'éternité désormais

Je ne T'aurai pas invoqué en vain
Les paroles de mon désir
auront provoqué Ton plaisir
de combler mes humbles petits refrains

J'aurai été Ton prophète Monseigneur
conformément au don de mon baptême
Je verrai en chair et en os la gloire de Ta puissance suprême
ressusciter de Ton pays favori son indicible heur

lundi 19 octobre 2015

Pour ceux qui nient Ton éternel amour

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
Sans titre, daté 21.07.1990

Inlassablement Tu fais chaque matin redémarrer le monde
remplis les océans de leurs eaux, l'atmosphère de son air
Du souffle de Ton esprit nos âmes et espérances Tu inondes
Seigneur ! Jamais rien ne Te fatigue ? Quel est Ton mystère ?

Rien ne T'explique, rien ne Te définit
La source coule, le Principe fonctionne
un point c'est tout. Le clairon sonne
parce que le souffle l'amène à la vie

Ce n'est pas que Ton mystère soit incompréhensible mon Dieu
ou inintelligible. Tes amants T'aiment parce que Te connaissant
bon, vif, patient, empli de paix, tout-puissant, fait d'un divin élan
ils vivent Ta présence et en reçoivent les effets les plus heureux

Tu es cependant insaisissable, qui est jamais allé aussi loin Sire ?
Ton être devance le nôtre, Ton désir est énigmatique de bonté
subtile la finesse efficace de Ton agir discret, silencieux, celé
dans l'apparence des circonstances que le monde transpire

Et Tu m'as tirée à la lumière du jour pour rendre ce témoignage
D'ailleurs si cela n'était pas vrai je ne pourrais pas le dire Sire
Ne sont-ce pas Tes propres paroles ici que Tu me fais ouïr
pour que je les chante telles que je les reçois, sans filtrage ?

Tu fais chaque jour neuf, Tu me fais neuve chaque jour
Tu renouvelles toutes les nuits mon esprit
et ce que Tu fais pour moi Tu le fais aussi
et tout autant pour ceux qui nient Ton éternel amour

C'est là où Tu es insondable : avec Ta glorieuse
bienheureuse et miséricordieuse bonté totale
incompréhensible, seigneuriale, viscérale
Tu révèles tout l'inouï de Ta nature mystérieuse

Je Te rends grâce Sire de me faire Te parler ainsi
Louange à Toi qui diriges ma langue, d'aubade
en chant conduis de ma bouche la cavalcade
Je veux être le ruisseau qui de Ta source jaillit

dimanche 18 octobre 2015

Tu attires Sire dans Tes bras la création entière


Ce serait une aliénation de ma liberté
que de Te nier Sire, un acte d'aliéné
vu que de la liberté Tu es le prototype
l'inventeur, le défenseur, le principe

Celui qui comprend la vérité de cette phrase
goûte aux douceurs d'une calme extase
La fermeté du juste, l'amour inconditionnel
font le bonheur de la terre au septième ciel

font la sérénité de l'homme ici-bas
libre pèlerin en route vers Toi
car Tu attires Sire dans Tes bras la création entière
rien n'échappe à Ton attraction ni au ciel ni sur la terre

samedi 17 octobre 2015

Tu déverses Ton trop-plein

d'après un dessin de Rembrandt

Que n'es-Tu pas pour moi Seigneur ! Mon Créateur-sculpteur
animateur, ange sauveur, le penseur et souffleur de mon cœur

Ce que je suis Tu l'as été avant moi, Tu déverses Ton trop-plein
dans mes vases qui ne demandent qu'à se remplir de Ton vin

Vertigineux Ton jus Monseigneur, il rend prophétique
À le boire, la bouche du vil vulgaire se désintoxique

Ton cru est un élixir sacerdotal
pressé par la gloire de Ton être total

Un vin de roi, puissance, équilibre, douceur
un jus chenu, tonique, à chasser le malheur

Remplis Sire mes fûts, coupes, flûtes
sans compter de Ton millésime de brut

Pourquoi retenir Ta main ?
Nulle goutte ne coulera en vain

Plus j'en bois plus je vois loin et clair
Ta mousse bon Dieu c'est du tonnerre

vendredi 16 octobre 2015

Ton verbe s'acharne à réveiller les nations

d'après Jan Hensema (Dordrecht 1944)  
Grotekerksbuurt
  
J'attends d'entendre les mots que Tu voudrais bien me souffler
dans l'oreille doux Seigneur, voici, mes lèvres se tiennent prêtes
pour dire à haute voix Ton verbe tel que je le reçois

Tu opères depuis le silence de Ton être infini en toute clarté
je T'entends distinctement m'insuffler Tes flammettes
ma bouche énonce et chante un air de Ton propre choix

Tu n'as pas peur des grands mots, c'est que Tu les incarnes
syllabe après syllabe Tu en es l'origine, la fin et le secours
par Toi seul la parole se couronne de sa puissance originale

Depuis tant de siècles Ton verbe s'acharne
à réveiller les nations - par l'accent de vérité de Ton amour -
du cauchemar dont elles sont elles-mêmes les auteurs fatals 

Avec moi comme instrument Sire ouvre les écluses
touche ma bouche de Ton verbe ailé
exprime-Toi par ma langue docile

et que ça déboule, roule, éclate et fuse
déborde les digues de tous les côtés
ranime les mots ruinés, Sire, ainsi soit-il 

jeudi 15 octobre 2015

Sous Ta seule férule ma langue se délie et chante

d'après Jan Hensema (Dordrecht 1944) De Grote Kerk

À peine mes lèvres closes un autre chant se présente
quelques gouttes promettent une bonne giboulée
pour les neurones, une douche pour se ragaillardir

Sous Ta seule férule ma langue se délie et chante
Tu sièges au banc de mon âme, Tu ouilles enivré
mes vases de Ton breuvage sans plus Te retenir

Je prends Seigneur ! Verse ! Je bois Ta joie
entre Toi et moi plus de frein
Tu règnes comme le ruisseau coule de source

Je n'ouvre ma bouche que pour louer mon Roi
je ne résiste pas à Son entrain - Son empreint
règle de ma vie de Tarasque l'unique course 

mercredi 14 octobre 2015

Ton histoire a fait le tour du monde


Tu es une fête mon Dieu, une symphonie
La brise du printemps après l'hiver
l'aube d'été un matin faste et clair
ne disent pas les splendeurs de Ton esprit

Tu as créé le monde, puis Tu as élu une famille
pour porter l'éternité de Ta vérité à travers l'histoire
Ensuite Tu T'es incarné afin que nous puissions voir
Ton image en chair et en os, charpentier tranquille

Puis au milieu de la boue Tu as fait valoir Ta nature divine
N'avais-Tu pas travaillé, préparé Ton peuple en vue de cet instant
l'évènement qui allait propulser le monde dans un tout autre temps ?
Tu assumas Ta divinité inouïe au cœur de la nuit assassine

Depuis Ton histoire a fait le tour du monde
et un frisson de joie l'a parcouru
l'a amené là où Tu l'as voulu
dans Ton giron arrosé de Tes bonnes ondes

À présent Monseigneur, daigne clore Ton plan de salut
Il est là le temps mûr qui verra Ta promesse
se réaliser, annoncée sans faiblesse
transmise par deux mille ans de foi sûre - Sire ! Conclus !

mardi 13 octobre 2015

Le crible de Ton infaillible esprit

d'après une photo de Cas Oorthuys (Leiden 1908-Amsterdam 1975)
Calvaire dans le Limbourg

Ma prière ne va pas dans un je-ne-sais quelle lointaine sphère
Au contraire, elle fore un tunnel en moi vers le noyau créateur
de mon être. Arrivée là, ma supplique atteint Seigneur Ton cœur
puisque la limite de mon être correspond au début de Ton aire

Or mon Dieu Tu sais ce qu'il faut faire, Maître de ma vie
Avant ma conception Tu fixais déjà mon chemin
Ta providence me propulse, mon cri T'atteint
ma prière se réalise, passé le crible de Ton infaillible esprit

Demandez et on vous donnera, frappez et on vous ouvrira
Quelle mère donnerait à son enfant au lieu de pain un serpent ?
Ta parole est diamant Sire, nos prières Ton ouïe les entend
car une même chair nous unit ici-bas comme dans l'au-delà

D'être humain Tu as connu les vicissitudes
la complexité mais aussi la simplicité évangélique
la douleur des clous, la tyrannie du diabolique
nos lourdeurs Tu as subies et nos turpitudes

Partant nos prières Te parviennent parfaitement
pas un iota n'en est jamais perdu
Comment ! Tu n'écouterais plus
la créature avec qui Tu partages chair, os et sang ?

Tu T'es fait homme pour, en vivant nos misères
indiquer à Ta créature une sortie des gouffres du néant
Tu es allé au bout de Ton plan, a ouvert avec Ton sang
l'issue aux hommes de bonne volonté sur la terre

Depuis deux mille ans la bonne nouvelle de Ton existence
s'est bien transmise et résonne d'un bout à l'autre de la planète
émeut les nuées, remue les étoiles, aux comètes tourne la tête
Nous sommes un en Ta chair, Ton sang, en Tes souffrances

lundi 12 octobre 2015

Par Toi je peux tout partout où je passe

d'après un dessin de Hans Petri (Weerselo 1919 - Dordrecht 1996)
Intérieur église des Augustins

Pour Toi Sire j'ose tout, je grimpe au sommet
sans filet je voltige suspendue à Tes ficelles
Je me lâche dans les airs, gambade dans Ton ciel
sur Tes rouleaux je danse, acrobate, feu follet

Je ne crains rien, Tu me soutiens, m'encourages
avec moi Tu le sais Tu peux aller loin
Désormais Sire plus rien ne me retient
je suis comme l'oiseau à qui on a ouvert la cage

Je vais à droite, à gauche et je pique
me retourne, plonge ou m'envole
solidement amarrée à Ton pôle
à Tes bontés pour moi, pléthoriques

Je me laisse bouchon couler sur Tes flots
infatigables, exquises Tes ondées
que Tu verses à verse sans cesser
sur ma tête depuis Ton trône très haut

Louange à Toi Seigneur, actions de grâce
célébrations, chants à tout instant
Sire ! Je T'ai dans le feu de mon sang
par Toi je peux tout partout où je passe

dimanche 11 octobre 2015

Tu T'es fait humble homme

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende1930)
La porte gothique, Goult

D'où vient le punch du monde, son élan
sinon du centre de Ton être insondable
constant, inaltérable, irracontable, fiable
plus ample que de l'univers l'empan

Que sommes-nous donc au regard de Ton infini
Et pourtant Tu T'es fait humble homme
viscères, muscles, sang, moelle, sacrum
pour nous oindre fils et filles de Ton esprit inouï

Seigneur, j'en bégaie, ma voix tremble
d'émoi une larme perle, roule
je suis le sceau de Ton moule
Amen Sire, à Ton image je ressemble

samedi 10 octobre 2015

Tout mon désir est devant Toi mon Dieu

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1930)
La porte des pèlerins, Lumières

Tout mon désir est devant Toi mon Dieu
il n'est pas différent du Tien
Mon désir vient du Tien, né dans le lieu
où Toi Éternel Tu vas et viens

Tout mon cœur est devant Toi mon Créateur
nul recoin, angle, bosse ou creux est sans Ta patience
Tu connais mes rêves, mes élans, mes bonheurs
Tu Te vois Toi-Même dans le miroir de mon existence

Tout mon esprit est devant Toi Sire
que suis-je sinon Ton souffle, Ta moelle
À me créer Tu as pris tant de plaisir
que Tu m'as accordée Tes propres voiles

vendredi 9 octobre 2015

La promesse de Ton retour


Darde-moi de Tes rayons Monseigneur
ne m'abandonne pas aux ombres
Arrose-moi de Tes chaleurs et faveurs
libère-moi de ce pays sombre

Tu m'as créée pour jouir de Ton être
non pas pour souffrir du néant triomphant
Tu m'as désirée et m'as fait naître
pour partager les liesses qui pulsent Ton sang

Aux habitants du sombre pays montre-Toi
Seigneur, assois-Toi sur le trône de Ton royaume visible
Accomplis la promesse de Ton retour mon Roi
éclaire le pays, rends-lui à nouveau toute chose possible

jeudi 8 octobre 2015

Monseigneur mon Roi, fais tonner Tes canons

 zoom
d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1930)
La porte à la vierge, Lacoste 

Le soleil Sire, Tu l'as créé pour nous permettre d'être
avec l'air, l'eau, le feu et la terre
Tu as donné Ton verbe, Ta chair
Ton esprit, Ta vie même Tu l'as offerte ô mon Maître

Et les hommes du présent pensent pouvoir s'affranchir de Toi
Bigre ! leur négation va loin
Toi qui nous fais être, qui oins
et sans cesse bénis nos vies du souffle, du mystère de Ta joie !

Quelle insulte Sire ! Et bien que je sache que rien ne T'atteint
dans Ton ineffable sphère, je souffre pour Ton grand Nom
et je me dis : Monseigneur mon Roi, fais tonner Tes canons
efface ces enténébrés violeurs de Ton Nom trois fois saint

mercredi 7 octobre 2015

Nous sommes les enfants de Ton ciel


Considère Ton peuple Sire, abandonné, livré aux charlatans
sans protection balloté, fouetté, trahi sans vergogne
par des félons hystérisés, exécutant leurs basses besognes
en croyant se soustraire impunément à Ton jugement

Où es-Tu Monseigneur ? se disent Tes fidèles
Le temps n'est-il pas venu de Te déclarer ?
À quoi bon vivre dans cette glu déshumanisée
quand nous sommes les enfants de Ton ciel ?

Tes troupes, il faut les revivifier, leur rendre la parole
invincible donnée par le baptême dans Tes eaux
Leur rappeler que l'onction reçue de Toi Très-Haut
met n'importe quel histrion surhormonisé au sol

Toi, Tu Te tiens dans la vérité, mot que les scélérats haïssent
et reduisent à zéro pour leur propre confort crépusculaire
Toi, Tu Te tiens dans la piété, mot que les insensés intolèrent
pour continuer à élargir toujours plus leur action profanatrice

Vois Ton peuple Sire, il souffre
rien ne l'a préparé à ce tourment
Il se sent avalé par le néant
en train de chuter dans un gouffre

Au petit reste de Tes fidèles viens au secours
rassemble-les au son de Ta parole vivante
Qu'elle sonne la fin de la gent malfaisante
le début des bienfaits et grâces de Ton retour

mardi 6 octobre 2015

Toi qui as tant aimé le monde


Puissent ces mots T'atteindre mon Sauveur
Toi qui as tant aimé le monde
Qu'ils Te parviennent et inondent
de miséricorde Ton sacré cœur

Sans Toi nous voilà voués à la mort
servis au néant de pâture
Pitié Monseigneur, inaugure
Ton régime auguste, Ton temps fort

Vois, Ton trône se tient près, l'air, l'eau
la terre sont dans l'attente de Toi
Daigne prendre place Sire mon Roi
redonne-nous une âme ô Très-Haut

Une âme pour épouser un beau parti
le Tien Seigneur, noblesse et vigueur
bonté, hauteur, tact, finesse de cœur
perspicacité, paisible euphorie

lundi 5 octobre 2015

Ton Verbe nous fera regagner notre nature divine

d'après une photo de Marcel Coen (Pau 1918-Marseille 2008) 
Transhumance

C'est quoi le Verbe sinon Ta respiration, Ton rythme Sire ?
Le battement de Ton cœur surnaturel ?
L'ardeur d'amour éternel de Ton ciel ?
Manifestation en chair et en os de ce que Ton esprit désire ?

Amen Sire, Tu nous as créés à Ta ressemblance
parfaite, à Ton image complète, suprême de gloire
quand nous ne cessons de Te trahir, de deçevoir
ce que Tu as mis en nous de Ta divine substance

Là où nous sommes faits uniquement de Ta félicité
principe sous-jacent à toute chose visible
nous ne cessons pas, par cécité incorrigible
d'inventer nous-mêmes nos affligeantes infirmités

Aussi, délivre-nous de nos lourdeurs assassines
nous n'y arriverons pas de notre propre initiative
Sans Ton intervention plus rien n'arrêtera notre dérive
seul Ton Verbe nous fera regagner notre nature divine

dimanche 4 octobre 2015

Une parole humblement puissante


Ah ! saint Remi, en voilà un
que j'aimerais bien rencontrer
Sire au détour d'un chemin

Peut-être me dira-t-il le mot de regain
la clé, le sésame ouvre-toi, le verbe ailé
entendu encore par aucun

Une parole humblement puissante
apte à abattre les murs de Jéricho
à renverser la citadelle orgueilleuse

Ou bien tomber, flâneuse
sur saint Bernard de Clairvaux
me filant les syllabes omnipotentes

samedi 3 octobre 2015

L'univers entier naît de Ton omnisubstance

d'après Hans Petri (Weerselo,1919-Dordrecht,1996)

Sire ! L'univers entier naît de Ton omnisubstance
le rossignol ardent est un déploiement de Ton mystère
Tu tournes le soleil, la lune, les étoiles et la terre
exactement comme Tu meus le beau royaume de France

Rien ne T'échappe puisque tout est en dedans de Toi
l'absolue totalité T'appartient - et s'il y a de l'être
c'est à cause de Ton désir de nous voir apparaître
au cœur brûlant de Ton mystère fait de beau, de joie

Ton amour pour moi m'a fait découvrir mon amour pour Toi
et j'ai grandi, franchi les bornes de ma petite personne
Sire ! Comme il est bon de balancer ce qui bâillonne
l'esprit en quête de sa source pour Te sentir vivant en moi



vendredi 2 octobre 2015

Ton soleil invincible


Quelles que soient les turbulences qu'amène le jour
de Te louer je ne manquerai pas
De ma bouche, de mon esprit sortira
imperturbablement, gaiement le feu des mots d'amour

Si je n'assurais pas mes fondations
comment ma demeure resterait-t-elle debout ?
Tu le sais Seigneur, pour moi Tu es mon tout
l'architecte et maçon de ma maison

Mes doigts Te prolongent, Tu T'étends par mes yeux
Tu coules de ma bouche, je suis Ton ruisseau
Tu déploies Tes ailes et me catapultes en haut
je respire l'air et c'est Ton souffle heureux mon Dieu

Que suis-je sinon une extension de Ton être indicible ?
Je ne suis qu'un chaton de Ton omniprésence
Je n'ai d'existence que par l'insolente chance
d'être désirée de Toi, à vivre sous Ton soleil invincible

jeudi 1 octobre 2015

Ton nom est comme une source fraîche et douce

Gerrit van Honthorst (Utrecht 1590-1656 Utrecht)  
Le Christ devant le grand prêtre, détail

Pourquoi donc mes contemporains s'acharnent-ils tant à T'ignorer mon Dieu ?
Lorsque l'on est arrivé à la fin de l'histoire, et même après
comme c'est aujourd'hui le cas, aboutir en masse au pavillon des cancéreux
par rejet de Ton nom salvateur : n'est-ce pas atrocement niais ?

Comment supportes-Tu Très-Haut cet effondrement de Ta créature ?
Forcément Tu dois être touché, atteint dans la chair
de Ton cœur, blessé de voir Ta vivante image, à force de T'exclure
finir en festin pour les larves et les crabes de l'enfer

Cela fait deux mille ans que chaque jour nous T'implorons
dis seulement une parole et je serai guéri
Dis la parole Monseigneur, aux vivants rétablis
la connaissance de Toi, l'esprit en eux de Ton grand nom

Ton nom est comme une source fraîche et douce
qui ne sait s'arrêter de couler encore et encore
d'inonder de ses trésors, de venir à la rescousse
de l'âme menacée par la chute dans la mort

Que les habitants du pays renouvellent leur baptême
qu'ils se hâtent de recevoir le sacrement du ciel
Alors le boiteux bondira, grâce au saint-Chrême
le crabe est vaincu, aux âmes pousseront des ailes