lundi 30 novembre 2015

Vivons-nous les derniers instants avant Ton irruption Sire ?


Vivons-nous les derniers instants avant Ton irruption Sire ?
À lire les signes du temps cela semble bel et bien le cas
Ébranlés les cieux, disloquée la terre, partout le délire
l'emporte sur la raison, en tout lieu j'entends sonner le glas

Je n'en peux plus Seigneur, il y aura bien un moment
qui verra la fin de cette chute dans le nocif immonde
De cette descente aux enfers dans le néfaste du néant
sauve-nous par un appel aux quatre coins du monde

Non pas un appel devant de mécaniques caméras
mais une vision à réveiller les trois-quarts morts
à rendre vivante l'âme des corps qu'abat
le corrupteur aux hypocrites confiteors

Et même lors de Ton retour Tu respecteras la liberté de l'homme
Tu ne forceras rien, Ta seule violence est celle de Ta bonté
et de la raison, celle du moyen de dépasser ce Pandémonium
capitale de l'enfer - n'incarnes-Tu pas la pleine perspicacité ?

dimanche 29 novembre 2015

En route vers Ton soleil


Ta plénitude me met à genoux Sire, me coupe le souffle
quand je comprends que j'en suis issue
Ta chaleur moelleuse m'enveloppe et m'emmitoufle
à Tes fulgurances je dois mon salut

À m'en rendre compte je reste sans voix
mes pas s'arrêtent, cœur battant, silence
de pénétration dans le mystère de la croix
Ô mon Dieu, la joie quand à Toi je pense !

Non seulement Tu nous as créés à partir de Ta plénitude
mais encore Tu T'es offert en victime menée à l'abattoir
de la bêtise et de la férocité des hommes sans gratitude
de participer à la vie par la grâce de Ton immense gloire

Enseigne-moi Sire ce qu'en moi je dois encore sacrifier
pour mériter un jour de Te voir face à face
Je le ferai. Tu me connais. Tu peux compter sur ma volonté
d'ôter de mes faiblesses les dernières traces

Bah. Je n'ai qu'à invoquer Ton grand nom
Éternel Tu es, sans pareil
pour mettre sur la voie les enfants de Sion
en route vers Ton soleil

Là, nulle odeur malsaine, les rues y sont purs
la lumière jaillit de chaque cœur, les vivants
les pierres même poudroient, et sur les murs
une mélodie roule sa félicité tambour battant

Au cœur de la cité l'arche d'alliance
source, balance, pile, ciment, océan
toute-puissante force de la providence
envoie ses biens et délices omnipotents

Un jour j'y entrerai de mes péchés purifiée
mon Sauveur me l'a promis
Amen, je marcherai la tête haute, éclairée
par les rayons du Paradis

samedi 28 novembre 2015

Ton omnipotence gère l'univers et ses mystères


D'où me vient l'énergie pour faire ce que je fais
nager, explorer, chanter, aimer, peindre
penser, espérer, prier, crier, oindre
la journée en Te consacrant chaque jour un couplet ?

D'où le soleil tire-t-il sa force, la brise sa douceur
les arbres leur sève, les fleurs leurs couleurs, éclat
et odeur ? Qu'est-ce qui explique ce par quoi
pousse l'herbe, croît la vigne, battent les cœurs ?

Où les oiseaux puisent-ils la puissance de leurs trilles
et vrilles, qu'est-ce qui fait voler les abeilles ?
Quel pouvoir faut-il pour qu'un volcan se réveille
pour qu'une lune brille au firmament et y rie ?

Poser la question Sire c'est y répondre
Ton omnipotence gère l'univers et ses mystères
Insensé celui qui voudrait soutenir le contraire
un insensé suicidaire à confondre

D'accord Seigneur, je veux bien prier pour eux
selon Ta demande. Cependant c'est épuisant
Vient un temps où, las, l'espoir rend
les armes, vaincu par un vide nauséeux

Par Ta puissance qui fait tourner les étoiles
veuilles Sire guérir leurs esprit, cœur et âme
Amen, veuilles ouvrir leur propre sésame
afin que Ton omnipotence en eux se dévoile

vendredi 27 novembre 2015

Envoie-moi un bon vers sonore Sire


Envoie-moi un bon vers sonore Sire propre à épater
phénix, pinsons, chardonnerets, canaris et rossignols
à rendre un compositeur fou de Ton étrange chant
à exciter les cordes des harpes, guitares et violons

Un jour je T'ai vu jouer de la flûte, une flûte de berger
la houlette posée sur un manteau près d'un bol
Sur cet air l'air et la terre dansaient, les champs
de coquelicots se balançaient au gré du vent à Sion

La mélodie n'était pas une simple mélodie
mais une succession de sons inconnus perçants
à perforer les tympans et doux à fendre les cœurs
jouée par des mains souples magistrales

Des bonds, des carrés et des ronds, non pas une mélodie
mieux que ça, une calme puissance, un chant hors du temps
avec des décrochages et des retours produits selon l'heur
du divin berger-flûtiste improvisant sous son soleil natal

jeudi 26 novembre 2015

Pour réussir Ton retour il faudra d'abord ressusciter les vivants

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)
De Groothoofdspoort

Pourquoi m'as-Tu fait naître au pays des âmes absentes ?
L'éclair ne les frappe plus, derrière leur œil ouvert aveugle
le cœur s'est éteint - ce qui reste c'est la mécanique du néant

Lobotomisés par le boulbi-booba du blob suceur avalant
toute trace de libre rire, qui à longueur de journée beugle
sa propagande pour nous rendre victimes consentantes

Pour réussir Ton retour il faudra d'abord ressusciter les vivants
à trois-quarts morts, engloutis dans les sables suceurs
de la doxa ambiante, paralysés sur le canapé par la terrible télé

Mais comment les ressusciter, diluer leur sang coagulé
rendre l'esprit, gonfler les veines, fouetter leur cœur ?
Comment rendre à nouveau vivant, ardent leur sang ?

mercredi 25 novembre 2015

Ton verbe fait voler les oiseaux et flotter les nuages


Quelle puissance Sire as-Tu mis dans les mots ?
Ton verbe fait voler les oiseaux et flotter les nuages
cracher les volcans et rire les anges et angelots
Pénétrés de Ta puissance ils Te rendent hommage

Mais à l'homme Tu as donné la liberté de Te rejeter
attendu que Tu l'as créé avec le souffle de l'esprit
Or rien n'enchaîne l'esprit, libre l'homme a été créé
même s'il lui plaît de Te nier et donc de perdre la vie

Maintenant Sire, Ton verbe, viendra-t-il à bout
de leur fin de non-recevoir violente ? Ta toute-puissance
saura-t-elle vaincre leur venin, leur dénis fous
et ouvrir leurs yeux, chasser au mieux leur ignorance ?

Mais bien sûr. Rien ni personne ne Te résiste
Ton verbe n'a-t-il pas suscité l'univers ?
N'es-Tu pas un imparable alchimiste ?
un artiste, Créateur du ciel et de la terre ?

Quelle est la créature qui voudrait s'opposer à Toi ?
La liberté est avant tout de se savoir créature
dans les paumes de Tes mains, mue par Tes doigts
providentiels d'amour, protégée, mûre et sûre

Il n'y a pire sourd que celui qui ne veut entendre
comment comptes-Tu trouer les tympans
avec Ton verbe, réduire en cendres
la haine de Ton saint nom trois fois grand ?

À refouler Ton nom l'homme ne gagne que le néant
de son propre triste sort totalement dépourvu d'intérêt
à moins que Ton verbe victorieux ne retourne son sang
vers la source, vers l'âme de son être éternellement vrai

lundi 23 novembre 2015

Sire, encore combien de minutes


Sire, si le monde se précipite avec autant d'élan vers sa ruine
c'est que parallèlement Tu montes au zénith pour y sauver Ta création

Mais alors, jusqu'où Seigneur doit chuter la cité élue de Sion ?
Quand donc atteindras-Tu le sommet de Ta montée divine ?

Lorsque tout semble trop tard, perdu, inutile
Tu interviens avec majesté, fracas et tonnerre

Nul mal ne peut Te comprimer ni Te défaire
à la fin Tu vaincs le mensonge, le déni, le vil

Par conséquent Ton avènement est imminent
d'ici peu Tu stopperas cette chute après la chute

Sire, encore combien de minutes
avant de basculer dans Ton camp ?

Qu'est-ce que vivre Seigneur


Qu'est-ce que c'est que vivre Seigneur
sinon la seule voie pour rejoindre
par Tes bontés Eden au bout des jours ?

Combien de larmes faudra-t-il, combien de sueur
combien d'échecs avant de conclure, de oindre
une vie au royaume de Ton saint amour ?

Je l'ignore. Tes mesures sont insaisissables
Dans la nuit alentour seul Ton nom m'oriente
Ô soleil de mes pas, fontaine de mon être

sois sévère avec moi, applique Sire Ta justice ineffable
Punis-moi pour mes fautes conscientes et inconscientes
Ce qui vient de Ta part ne peut être que bon beau Maître

dimanche 22 novembre 2015

Les choses cachées depuis la fondation du monde

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)
Le pont neuf

Vers qui je me tournerais Sire si Tu n'étais pas là ?
Le mensonge règne urbi et orbi, institutionnalisé, imposé
comme vérité, science révélée et autres doxas
sans lesquelles les hommes courraient à leur perte instantanée

Mais moi je ne crois plus à leurs discours beaux et longs
Ton nom n'y est jamais évoqué. Sur ces palabres
postulats, théorèmes, propositions, conclusions
invariablement flotte le fumet caractéristique de cadavre

Il y manque l'écho du bon rire
aucune ouverture à la surprise
La liberté y est ce qu'il y a de pire
la vérité acclamée pure sottise

Et nulle part un son différent se fait entendre, le blob
du mensonge plonge l'homme dans l'hébétude
Et plus les craques sont énormes plus l'homme les gobe
rien ne doit déranger sa sacro-sainte quiétude

Les aveugles volontaires, les sourds de mauvaise foi
ceux-là, je les laisse à leur sort
Mais pour les manipulés de bonne foi, Sire quoi ?
ceux-là ne méritent pas la mort

Tu as promis que les choses cachées depuis la fondation du monde
se révèleront aux yeux de tous par Ton verbe sauveur
car Maître du temps, depuis les âges les plus profondes
Tu as déjà vaincu, occis à tout jamais le père du mensonge truqueur 

samedi 21 novembre 2015

Tu es le centre, le milieu du monde

L'Eden d'Ève

Bien qu'il soit impossible de Te saisir en langue humaine
Seigneur je voudrais mettre dans la chair de mes vers
Ton parfum, soulever un voile du mystère de Ton être

Je sais, c'est présomptueux, gymnastique vaine
Mais Sire, si je n'étais pas née un tantinet téméraire
la beauté de Tes airs échapperait à mes lettres

Or pour moi Tu es le centre, le milieu du monde
d'où partent mots, hommes, faune et flore
Comment ne pas me tourner à tout instant vers Toi ?

De ce centre débordent les fleuves du paradis par ondes
et y retournent chargés d'émeraudes, de rubis, d'or
ramassés par l'homme le long de ses libres voies

Et moi, Tarasque engluée dans le tumulte du présent
j'en ai jailli aussi - comment remercier le bon Seigneur
de m'avoir offert la lumière de Ses yeux soleil ?

Je m'incline, sidérée par l'empan tout-puissant
de Sa main, bluffée par la grandeur de ce cœur
créateur du ciel, de la terre et de leurs merveilles

Encore quelques accords avant de finir
puis tout se calme, le silence, le silence
retient la musique liquide, bullée, saphir
une légère soie de sons en fil de France

vendredi 20 novembre 2015

De ma bouche Il meut la langue et la luette

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)
Houttuinen

Offre-moi Sire le vent à souffler, le feu à enflammer
la terre à façonner, l'air à peupler de Ton chant

Prête-moi Tes pirouettes, tours de magie, l'élan
des caprices par Ton bon plaisir excités

Comprime l'univers en un son, éclate et revient
entraîne les mots dans un tango, qu'ils fassent la java

Permets Sire que ces vers en chair et en os arrivent là
où Tu trônes - que ces psaumes ne soient pas chantés en vain

Suis sereine, au bout de ma demande Tu tends le bras
et accueilles ma prière, la retournes puissance deux

Dans les profondeurs providentielles Tu triples mes vœux
De mes impardonnables péchés Tu ne fais guère cas

Tant de bonté et moi, je resterais muette ?
Il m'a donné mon corps et mon esprit

Sans Son souffle je ne connaîtrais pas la vie
De ma bouche Il meut la langue et la luette

jeudi 19 novembre 2015

Tu satures mon être


Quels sont les mots que Tu vas souffler à mon oreille
Sire ? Envoie-moi des mots nets, droits, hardis
dicte-moi une mélodie qui ouvre l'esprit et réveille
les âmes blasées, les cœurs morts les plus endurcis

Des mots sonnants et trébuchants de la langue française
que Tu adores - n'as-Tu pas jalousement veillé à sa plénitude ?
La beauté des sons T'importe davantage que leur exégèse
dès lors que seule l'harmonie détermine Ta suprême béatitude

Tu satures mon être
et Te condenses en rosée
Et plus Tu me pénètres
plus je respire Ta volonté

Feu follet je danse et avance sur la crête des rouleaux
de mots de sons d'échos dolce allegro altissimo - libre
Tarasque rachetée, dévolue de plein gré au Très-Haut
par Lui protégée, stimulée, mue de toutes mes fibres

mercredi 18 novembre 2015

La musique qui à Sion résonne


Quand la harpe de David fils de Jessé résonne au palais
les secondes cessent de se suivre. Le monde, suspendu
aux doigts du roi de Jérusalem, écoute et se repaît
se nourrit de la toute-puissance du Seigneur Son élu

Les îles lointaines tressaillent, les étoiles d'aise soupirent
Dans les océans les bêtes intensifient leurs ballets acrobatiques
Les nations aux alentours frissonnent d'un chaud plaisir
les anges frémissent au septième ciel de bonheurs mélodiques

Les pierres du palais elles aussi palpitent
Un oiseau se pose sur le rebord d'une fenêtre
Le temps, immobilisé, crépite, s'agite
entraîné par les doigts du roi, son maître

Satan lui-même renonce, sourit, se repose
de son lamentable labeur - se laisse troubler, et même fasciner
par la succession simultanée des sons qui n'ont d'autre cause
que la joie d'inonder de bonheur des cieux entiers

Je l'ai entendue, cette musique qui à Sion résonne
La preuve : je viens de la retranscrire en vers concis
car quel intérêt qu'elle résonne si personne
à part moi entend l'univers qu'elle remplit ?

mardi 17 novembre 2015

Les oiseaux sont des anges


Que me reste-t-il d'autre à faire pour le restant de ma vie
que de Te rendre grâce Sire, l'âme en paix
le cœur joyeux, arrivée à bon port ?

Dans de paisibles eaux saphir je jouis
au firmament soleil danse avec moi, rit, à souhait
aime Dame Lune d'un amour toujours plus fort

Les oiseaux sont des anges et les grenouilles des princes et des princesses
l'air est azur, rubis, violet et ondule, pétille
parfume le plaisir, la chance d'être super-vivante alléluia

L'air, l'eau, l'odeur pénètrent ma peau, bercent mon cœur en liesse
et mon cœur rend intact leur baisers-vrilles
nous vivons le monde en mode divine Amen gloria hosanna

lundi 16 novembre 2015

Sa source organise l'univers


Dans le suc du monde je goûte la merveille de mon Dieu
Parce que je Le connais je sais qu'Il est là

Il S'est reconnu en moi et moi je me suis vue en Lui
Depuis je bois le jus des cieux tel qu'Il le panache

À mon Dieu le meilleur, le fabuleux, l'inouï
Un mix de sol-soleil-rosée qui arrache et détache
dense et léger, âcre et doux, brassé en Ambrosia

Du Très-Haut le tout descend en rangs harmonieux
Échelon après échelon Sa source organise l'univers en moi
Ses eaux structurent mon âme comme elles font la Création

J'ai trouvé grâce à Ses yeux, Son parfum
dont ont parlé Ses disciples et Apôtres
régénère l'univers, embaume la cité de Sion
comme il réjouit dans ses vers-ci ma voix

dimanche 15 novembre 2015

L'Être énigmatique que Tu es

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La porte à la vigne, Ménerbes

Sire, pourquoi m'avoir donc offert la vie
sinon pour louer l'Être énigmatique que Tu es
Voilà que Tu offres Ton sang, en silence Te sacrifies
même pour celui qui à Te cracher dessus se plaît

Tu Te moques des bornes humaines
Ta bonté transgresse l'entendement
Pourquoi donc tolérer ce fiel, la haine
quand Tu connais leur incurable penchant ?

Si de ma voix j'ai cloué le bec à ces acerbes
j'aurais fait fructifier le talent que Tu m'as prêté
Vie et vérité ne naissent-elles pas du Verbe
provoqué par l'infini de Ta bouleversante charité ?

Toute ma vie j'ai cherché Ta parole
autour de moi - ce que je ne savais pas
c'était que Ta présence chauffe et affole
le fond de mon amen, gloria alléluia

samedi 14 novembre 2015

À la fin, nous serons tous tout en Toi

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
  Angel, daté 21.7.1990

Que les gens d'antan d'il y a deux mille ans
ne pouvaient assimiler Ton avènement je le comprends
Mais ceux d'aujourd'hui, très honnêtement
qu'ont-ils encore à douter de Ton message omnipotent ?

Vainqueur des pires données du Prince du monde
que Tu as fait tomber face à terre avec Ta fronde ?
Héritiers nés de vingt siècles de vérité féconde
pourquoi persistent-ils dans cette haine furibonde ?

Bah, c'est Toi qui tiens la manche de la tournure
des évènements, Tu sais changer en lumière le dur obscur
En attendant je prie pour que l'Esprit sature ces créatures
de sagesse élémentaire, les leste de leurs enflures

De toute façon, à la fin, nous serons tous tout en Toi
En douter serait manquer de foi
en la toute-puissance de Ta croix
rédemptrice du mal, du laid, de l'insoutenable Golgotha

Tu es la pulsion même de la création
comme fleuve de Ta source nous naissons
grandissons et à la fin nous retournons
ressuscités, étoilés en Ton giron

vendredi 13 novembre 2015

Toutes les échardes de la croix de l'homme se réuniront


Lors de Ton retour les échardes de la croix
disséminées un peu partout de par le monde
reconstitueront l'unité originelle du bois
sur lequel Tu as vaincu la figure immonde

Tous les péchés expiés se rassembleront en rond
à Sion. De l'orient à l'occident
de l'austral au septentrion Ta sainte maison
des nuées de l'esprit descend

Dans le cœur des hommes de bonne volonté
un germe, une pousse s'élève, s'étend
le royaume de Dieu par les Apôtres annoncé
prend racine sur la terre maintenant

Comment T'y prendras-Tu Seigneur ?
Par le verbe qui est esprit actionné de vérité ?
C'est sûr Sire, la primauté de Ta grandeur
alimente à elle seule la source de la totalité

Pardonne-moi tous ces grands mots pompeux Sire
je n'en ai pas d'autres qui feraient mieux
ressortir la folie de Ton énigmatique désir
de vouloir nous accueillir sains et saufs dans Ton lieu

Et qui voudrait donc s'opposer à Ta voix ?
Fétus de paille, vains les contempteurs
de Ton nom, acharnés à cracher sur Ta loi
qui pourtant leur offre vie, souffle et cœur

Désintégrés sur place les trop malins, esprits forts
bannis dans l'obscène obscurité de leur propres sottises
Sur Ta sainte montagne nulle trace de mort
le peuple des vivants forme chaque pierre de Ton Église

Toutes les échardes de la croix de l'homme se réuniront
et créeront un corps de gloire à Sion la bienheureuse
au centre de la croix, à la croisée de l'horizon
et du ciel, au point unique pulseur d'ondes miraculeuses

Une terre nouvelle sous un ciel nouveau
fini le fouet du temps carcan
adieu espace geôlier, cachot
voici l'Éternel qui s'élève qui descend

jeudi 12 novembre 2015

Amen le royaume

d'après un dessin de Jan Hensema (Dordrecht 1944)
Wijnstraat, souvenirs princiers

Tu as foré le sol de mon âme à la recherche d'or
caché dans mes veines, patiemment creusé un puits
Depuis comme un geyser l'eau en abondance jaillit
en flots rythmés multicolores et multisonores

Depuis la circonférence de la roue je suis allée au centre
La providence m'a permis d'y entrer
Je n'avais qu'à doucement tourner la clé
franchir le seuil, pénétrer Amen le royaume de Ton antre

Là, les secondes ne s'écoulent plus, le tout se déroule en même temps
À Sion l'heureuse l'espace se dilue jusqu'à Toi
jusqu'à Ton sourire de gloire et d'indicible joie
d'avoir ramené le tout à Soi par la victoire, le sacrifice de Ton sang

mercredi 11 novembre 2015

Les eaux limpides de Ton breuvage


Tu as bien voulu percer mes ridicules blindages
à la mode chez les jobards et les jocrisses
De l'air azur a surgi, de dessous mes vices
ont giclé les eaux limpides de Ton breuvage

Tu m'as aidée à trouer mes croûtes et gangues
et j'ai accédé au gisement des richesses disponibles
au centre de mon âme, là où Tu résides, accessible
fontaine au flux constant dirigeant ma langue

Depuis je m'y baigne chaque jour que Tu veux bien
m'accorder - dans Ton antre n'entre pas la mort
Le parfum que Ta présence répand y est si fort
qu'il délie des vieux nœuds les liens les plus malins

mardi 10 novembre 2015

La rotation de Ses bras terribles

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La dernière porte, Ménerbes

Ma bouche ne se fatigue pas de louer mon Dieu tout-puissant
Le zèle pour Sa maison me dévore, je me tiens à Sa droite
une lyre dans la main gauche, dans l'autre l'épée de Goliath
Pour défendre Son nom l'on me trouve au tout premier rang

Ce n'est pas parce que les habitants du sombre pays
Le déclarent inexistant que je vais me taire
Que pèse leur mépris face à Sa parole claire
Je me laisserai intimider par leurs propositions impies ?

Voici, déjà le Seigneur met la pierre dans la fronde
et entame la rotation de Son bras terrible
Il rit encore le ricaneur, se croyant invincible
quand la pierre du Seigneur heurte son front immonde

Elle est tombée ! Qui ? La cité du néant
ses remparts ont cédé comme à Jéricho
Le Seigneur tout-amour libère Ses flots
de grâce sur Sion et sur ses habitants

lundi 9 novembre 2015

J'ai tendu les cordes d'une harpe d'Eole


J'ai tendu les cordes d'une harpe d'Eole
pour capter Tes sons soufflés par le vent
Sire, ce sont d'abord mille houles folles
venues de l'autre côté de vastes océans

Les harmonies vont crescendo puis se calment
en un air aux tons perdus, un berger
sur sa colline, sous un arbre à palmes
joue de sa flûte, les brebis écoutent, fascinés

Un air tendre et sauvage, étrange agencement de sons
comme le ballet des lueurs boréales balaie
la nuée d'étourneaux acrobates à l'horizon
une mélodie à ouvrir le temps que l'espace réveille

Si seulement je pouvais transcrire
en mots cet air entendu de mes oreilles
j'aurais réussi tant bien que mal à dire
que le berger c'était Toi ô Merveille !

dimanche 8 novembre 2015

Sire, de l'intérieur de mon cœur je Te connais

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La porte aux degrés fleuris, Ménerbes

Je suis vernie Seigneur, Tu me lustres de Ta bienveillance
Avant même ma venue au monde Tu m'aimais et me voulais
Ton brillant reflet, à Ta ressemblance, créée à tout jamais
pour témoigner que le tout naît de Ton absolue transcendance

Tu me suivais de loin, me protégeant de fatales erreurs
Ta providence veillait sur Ta sauvage, Ta folle Tarasque
puis un jour Tu as chassé de mon âme les sottes frasques
frotté une allumette, installé les lueurs de Tes splendeurs

Bonheur de voir la création avec Tes yeux
d'y vivre selon Tes commandements
d'y ouïr des oiseaux le chant quand
l'aube les incite à imiter Ton heur majestueux

Bonheur de voir la truite immobile dans le courant
et que dire des bonds des cerfs à l'orée du bois
des hirondelles de retour au doux printemps
Seigneur c'est tout ce bonheur que je Te dois

Oui je suis vernie, Tu T'es révélé à moi tel que Tu es
insaisissable, plus vaste que l'univers, plus petit
qu'une graine de moutarde, de Ton esprit je suis bénie
Sire, de l'intérieur de mon cœur je Te connais

samedi 7 novembre 2015

L'infini de Ton être premier et dernier

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
  sans titre, daté 21.7.1990

Tu m'as tout donné, amour, soleil, océan
le goût, l'odorat, une âme, une chair

Ta providence tisse mes heures de ses éclairs
puisque je suis Ta fille, tirée de Ton propre sang

À Ton image m'as-Tu désirée et engendrée
je suis Ton reflet, Ton sosie, Ta petite reine

Je flotte sur Tes eaux paisibles Tarasque toute sereine  
comme c'est bon Sire de me sentir par Tes bras protégée

Et où que Tu me mènes, j'ai de la veine
Tu aplanis mon chemin là où je veux aller

Tu es grandiose, il n'y a pas de mots pour dire
Ta majesté, le cœur se dilate, l'esprit jouit

Comment donc saisir en langue humaine l'infini
de Ton être premier et dernier, sans le trahir ?

vendredi 6 novembre 2015

Ce désir que Tu as mis en toute chose

d'après un dessin de Corneille Noltee (La Haye 1903-Dordrecht 1967) 
la Tarasque visite la Hollande 

Prête-moi Tes pinceaux Sire que je peigne le monde tel que Tu le vois
fais-moi saisir l'âme, ce désir que Tu as mis en toute chose

Que mes mains, conduites par les Tiennes, fidèlement composent
un grand air, la mélodie discrète de Ton incommensurable joie 

Qu'à aucun moment la source ne faiblisse
que mes yeux de mieux en mieux te perçoivent

Où n'es-Tu pas Sire ? Ton odeur suave
réjouit mes narines de ses délices

Tu es l'infini, Tes eaux ne peuvent se tarir
jusqu'à la fin des jours et au-delà

Au-delà Tu guideras toujours mes pas
j'y jouerai encore pour Toi de ma lyre

jeudi 5 novembre 2015

Ta présence parfume

d'après Michaël Winkel (Dordrecht 1956-Dordrecht 2012)
 Remember ! Double face daté 23.7.1990

Ton beau feu brûle dans mes veines et mes os
par ricochet Ton souffle entraîne le mien
le battement de mon cœur provient du Tien
Tu devances mes pensées, précèdes mes mots

Tu meus mes membres, Tu remues ma langue
pulses mon sang, formes mes artères
Tu remplis mes poumons de bon air
Tes filets parcourent les filons de ma gangue

Par-dessus les collines mes bonds vont
et viennent, l'acrobate c'est Toi en moi
je suis une marionnette tout en joie
d'être un jouet aimé de Tes rayons

Un jour je Te verrai face à face
mais déjà Sire Tu m'as donné à voir Ton visage
partout où ma vie me mène, Ta grâce
se dévoile, se répand, me renverse, me rend sage

Balance-moi au bout de Tes fils à Ta guise
avec Toi je suis suspendue à de bonnes mains
fines, souples, puissantes, celles d'un musicien
maître de son art, des mains qui emparadisent

Sans filet je voltige à Sion
j'en explore les volumes
que Ta présence parfume
et remplit de dix-mille sons

mercredi 4 novembre 2015

Ton air azur embaumé


Ce que je ne comprends pas Seigneur c'est le rejet
de Ton nom par l'ensemble de mes contemporains
Que leur as-Tu donc fait qui mérite ce mépris ce dédain
Toi sans qui ils n'auraient nulle vie ni de loin ni de près ?

Qu'ils abominent et fuient l'auteur de la mort, le laid mauvais
Celui-là cause accidents, querelles, tares, gangrène
que celui-là, cruel corrupteur, soit pris en haine
mais Toi Seigneur ? Bigre, quel mal donc Tu leur aurais fait ?

De les avoir appelés à l'existence, à vivre sous le soleil
libres, caressés par le vent, bisés par Ton air azur embaumé
bercés par Ton arc-en-ciel, pulsés par Ton souffle avisé
créés pour jouir des joies que recèlent Tes merveilles ?

Pourquoi tant de furie envers Toi ?
Mais qu'espèrent-ils gagner à lutter
contre Toi qui pourtant les fait exister ?
Le prix Nobel de la haine de soi ?

La manie explique ce déni dément de Ta transcendance
foncière, première et dernière
Hypnotisés sans elle ils errent
pantins du néant, réduits à de la mécanique obéissance

C'est comme chasser les rayons du soleil en fermant les rideaux
et de là proclamer l'inexistence de l'astre du jour
Possédé celui qui ne veut voir comment Ton amour
donne chair au monde, suscite nos reins, compose nos nerfs et os

S'enhardir dans une erreur volontaire
par intérêt, par désinvolture
je n'en comprends pas la nature
et je prie Sire, décille leur binoculaires

mardi 3 novembre 2015

Tu Te lèveras, invincible soleil, seul à la manœuvre


Les innombrables saints qui ont fait de la Gaule Ton royaume
comment comptes-Tu récompenser leur grand-œuvre ?
De quel éclat les revêtiras-Tu lorsque Tu enchâsseras le heaume
et Te lèveras, invincible soleil, seul à la manœuvre ?

Tu iras voir saint Quentin, saint Denis et saint Martin
visiteras le lieu de saint Gilles, saint Roch, sainte Foy
Tu n'oublieras ni sainte Geneviève ni saint Germain
Tu T'inclineras Sire devant Blandine et le bon saint Éloi

Tu les connais tous de l'intérieur, Tu leur as donné Ton âme
pour surmonter l'épreuve d'un monde sans foi ni loi
déchirés au fond du chaos par les griffes d'acier de drames
qu'ils avaient à dépasser par la force de leur foi en Toi

Dans Ton ineffable royaume ils trouvent leur juste place
et s'en réjouissent, submergés de gratitude
Ils vérifient ce que de Ton vivant Tu as répété sans lasse
la vie sur terre est un pèlerinage vers Ta béatitude

lundi 2 novembre 2015

À Ta toute-puissance rien ne résiste

d'après un dessin de Jean-Claude Bernys (Mende 1940)
La porte aux pilastres, Lacoste

Deux mille ans de fidélité sont passés sous le pont Sire
qui n'ont pas oublié la promesse de Ton retour en chair et en os
parmi nous autres survivants du temps présent, deux millénaires
qui depuis Ta résurrection en attente de Toi tressautent

Combien de nuits encore avant que Tu n'ôtes
le dard de la mort aux habitants de la terre ?
À quoi bon voir Ta création aller à vau-l'eau
quand elle cède de toute sa volonté au pire ?

Cela ne Te ressemble pas Seigneur de laisser Ton ouvrage
à l'abandon, Tu ne Te détournes pas de lui, principielle
est Ton alliance, sans retour, Tu as brûlé Tes vaisseaux, sûr
de Ta victoire à venir puisqu'à Ta toute-puissance rien ne résiste

Et moi j'ai la joie de Te dire mes pensées, heureuses ou tristes
mes prières, louanges, cris de joie, mes brûlures
espérances et humbles efforts pour distiller le miel
cueilli à chaud sur Tes dix-mille branchages

Voici ma prière Seigneur, mon sanglot ma douleur
abrège les tourments que Ton absence cause au monde tel qu'il va
Elle est là l'heure Seigneur, l'heure de bascule pour dire Ton paradis
sauve-nous de la mort, déploie Ton omnipotence

Trop c'est trop, Ton grand nom est en jeu Éminence
Ouvre les rideaux, depuis Ton trône proclame, dis
la parole portée par vingt siècles de primat
Finis-en Majesté avec nos incurables erreurs

dimanche 1 novembre 2015

Je T'aime Seigneur, je ne peux pas dire mieux


 zoom

Je joins les mains, m'approche de Ta sainte table
je reçois Ton corps, Te mâche, je T'avale
et le reste du monde m'apparaît fade, pale
face à ce que Tu me donnes de vie ineffable

Tu m'éclaires sur mes origines, à Ton image
à Ta ressemblance, germe de Ta beauté je suis
Je viens de Ton souffle, mon corps est né de Ton esprit
Sur Tes fondations j'ai bâti de ma cathédrale les étages

Je sais où je vais : dans Ton palais Tu m'attends
Tu as racheté nos péchés quand Ta passion
pour l'homme T'a cloué au bois afin que nous gagnions
en Ta compagnie la vie divine éternellement

Nous sommes sujets du Roi des rois, Maître de l'univers, Roi de Sion l'heureuse
Créateur Tout-Puissant, Éternelle source de joie
Animateur de notre souffle, Suprême de notre foi
nous sommes membres de Ton corps, complices de Tes liesses très voluptueuses

Entre les deux Sire Tu m'offres de vivre ma vie
pleine de méandres et de parcours obscurs
Pourtant, aujourd'hui Seigneur, je suis sûre
Tu me conduis tout droit dans Ton paradis

Ne serait-ce que par les vers que je chante ici
pour Toi Seigneur mystérieux, silencieux au fond de moi
à gauche à droite dessus dessous derrière devant tout droit
Tu m'enveloppes de Tes ondes, Tu formes ma vie

Et comment pourrais-je chanter ces vers
si la vérité n'inspirait ma bouche ?
C'est même Toi Sire qui à pleine louche
me sert la musique magique de Tes airs

Je T'aime Seigneur, je ne peux pas dire mieux
et je T'aime comme Tu nous aimes
Nos âmes, nos chairs sont les mêmes
je T'aime Seigneur, pour Toi brûle mon feu