mercredi 31 mai 2017

Ta vigne pousse


Bonjour Seigneur, le ciel brille, Ta vigne pousse
ses pampres en avant, les premières grappes chantent
le vin à venir, rigueurs de Borée s'émoussent
quand l'hirondelle trace Ton nom au ciel, contente

L'or et l'ombre alternent leur éclat tranquille
mistral taquine feuilles herbe jasmin lis rose
Moutons par troupeaux sur les flots indigo vrillent
mes rétines, dans mon cœur mon amour pour Toi explose

Maintenant je sais qui Tu es. Et quoique les mots me manquent
je Te vois, je comprends Ton désir d'Adam et d'Ève, heureux
de vivre en Ta compagnie au Jardin du Royaume franque
là où l'âme bien-née capte, accomplit ce que le Très-Haut veut

mardi 30 mai 2017

À l'ombre du Très-Haut


Je ne crache pas sur l'enseignement reçu de mes pères, l'Histoire sainte
Joseph à la cour de Pharaon, Jacob qui retrouve son fils, le lance-pierre
de David jeune berger, Tobie et l'Ange Raphaël, Ézéchiel, la guerre
contre le roi de Moab, l'Ange Gabriel par qui Marie se trouve enceinte

Je n'oublie rien d'Esther et de Mardochée chez le roi de Babylone
ni de Shadrak, Meshak et Abed Nego au milieu du feu satrape
Comment ignorer l'histoire de Lazare, de saint Pierre le tout premier pape
la Passion de Notre-Seigneur, fouetté, attaché à une colonne ?

Que pèse à cet égard de savoir la distance entre la Terre et Dame Lune
de connaître l'âge des pulsars, le prisme polyèdre, le nombre
de masses quantiques selon le spectre de phase et l'atome du concombre ?
Lest, charge pesante, mécanique fastidieuse, à l'âme d'aide aucune

Je remercie mes pères de m'avoir fourni un socle, une base
sur laquelle il est bon de bâtir sa maison sans souci, abri
à l'ombre du Très-Haut, une cathédrale éternellement bénie
par Son esprit même fidèlement transmis, versé dans mon vase

lundi 29 mai 2017

Le silence de Dieu ?


Le silence de Dieu ? Quel silence ? Ce n'est pas parce que sont sourdes les oreilles
que silence il y a. Gazouillis piafs musiques sphères célestes amènes airs
murmures ruisseaux clapotis sources bruitages feuillages cris cancans corneilles
interprètent la symphonie, orchestrent le chant du Seigneur au ciel sur la terre

L'invisibilité de Dieu ? Quel invisible ? Sûr, à œil fermé
couleur absente. Faut-il avoir la berlue, ne s'éblouir que de soi-même
rester impassible aux acrobaties des hirondelles quand baient
de joie d'été les pampres de grappes, quand le prêtre oint avec la sainte-Chrême

L'absence de Dieu ? La mort de Dieu ? Quelle absence, quelle mort ?
Eh ! aux âmes mortes ne reste que l'idolâtrie
l'horizontale platitude - absences, elles ignorent
l'essence de la Création, par choix, par ineptie

Adam et Ève - invités au Jardin, hôtes d'honneur et de gloire, roi et reine
du Royaume des lis, des pivoines, des canards, renards, des risées d'océan
enveloppés, bercés, soutenus, magnifiés par les quatre saisons - promènent
leur éternel présent au bras de Dieu respirant cueillant plaisantant riant

Vivre en-deça est péché, désintégration, cécité attentatoire
à la gloire du Très-Haut, gifle pour Le remercier d'avoir créé le Jardin
où il fait bon vivre, où personne ne manque de rien, où rien n'est obligatoire
où tout naît, grandit, prend appui sur ses propres facultés reçues du Divin

dimanche 28 mai 2017

Sire, sauve-nous


Où dans ce monde de brouillard Sire, de faux vrai, d'évanescence
trouver prise ? De la maison monde il ne reste que des ruines
même pas dignes d'être rendues à leur mission d'origine
La gauche est à droite, le bas en haut, le haut en bas, plus de sens

Où donc sur la traître fragilité du plancher se tenir ?
Le sol ondule, craque, s'effondre - comment dans la nuit noire voir
les crevasses ? Tous les repères gisent par terre en débris dérisoires
Comment garder la foi, la bonne humeur quand triomphe le pire ?

Où respirer dans un monde concentrationnaire
espérer échapper à sa férule, ses tenailles
Que cultiver sur un sol souillé, quelles bonnes semailles
quand les graines ont été détraquées de père en père ?

Ce n'est plus la chute ô Monseigneur, c'est la chute après la chute
la disparition dans un noir trou suceur, l'évaporation
de Ta créature dans le smog des ténèbres, son absorption
par un inarrêtable blob de glu, minute après minute

Ce n'est pas tenable Sire, sauve-nous
Toi seul offres une prise fiable
Commue en heur nos misérables
dégringolades au fond du trou

samedi 27 mai 2017

Grave et calme Tu bats la mesure


Sire, je T'entends frapper le pupitre avec Ta baquette
réclamer l'attention des membres de l'orchestre uni
Ça y est, harpes, basses, flûtes, mandolines, trompes et trompettes
se tiennent prêtes, je Te vois lever les bras - Tu souris

Attaque en douceur, ouverture orientale, des notes inconnues
inouïes envahissent les dix mille oreilles, pesanteur recule
Grave et calme Tu bats la mesure d'une main sûre, l'Impromptu
de Marseille s'annonce, se lève, éclate, joue les funambules

L'ouïe revient aux sourds, aux désespérés la joie de vivre
et Tu bats la mesure imperturbablement, élargis l'esprit
des tarasques, léviathans, béhémoths, dragons de Chine, vouivres
invite avec maestro soleil à partager Ta mélodie

vendredi 26 mai 2017

Je suis ton œil intérieur


Seigneur, Tu parais infiniment éloigné de nous
pourtant Tu Te tiens derrière les arbres, dans les fleurs
Leurs parfum et couleurs disent Je suis là, partout
où ton regard te porte Je suis ton œil intérieur

Moi Je suis toi, tu n'as pas d'autre réalité que la Mienne
Ma présence précède la tienne comme le raisin précède le vin
comme la chrysalide le papillon, comme de la sève viennent
les bourgeons Je suis ta source, Mon principe fait ta vie, Je te contiens

Tourne les yeux vers ton intérieur, là Je Me tiens, impalpable
et d'autant plus tout-puissant. Nous formons une alliance, nulle distance nous sépare
Quand tu ris quand tu pleures Je t'entends, tes cris et soupirs innombrables
Je les enregistre, pas un cheveu ne se perd et tout Je répare

Tu es à Mon image, Je t'ai créée à Ma ressemblance
Dans ton esprit J'ai versé le trop plein de Ma plénitude
Tes yeux voient le monde tel que Je l'ai voulu, Ma substance
te fait être, Je suis en toi, nulle fossé, nulle solitude

jeudi 25 mai 2017

Pourquoi temporiser indéfiniment Ton retour Sire ?


Sire, le monde dit moderne est une immense machine de guerre
pour Te réduire en poussière, effacer Ton nom, pour Te faire taire
Te refouler, Te réduire à un mythe, au folklore religieux
à de l'opium pour le peuple ces gens pas vraiment sérieux

Ça Tu le sais mieux que moi - ne l'as-Tu pas prévu de Ton vivant ?
Le Fils de l'homme, quand Il reviendra, trouvera-t-Il la foi sur la terre ?
D'homme il n'y en a même plus, du ciel et de la terre il ne reste guère
qu'une poche crevée, souillée, violée, détraquée par de l'atome malfaisant

Le ciel gémit comme la terre agonise
la substance même de l'homme s'amenuise
Jour après jour les ténèbres s'épaississent
l'enfer glouton impose ses immondices

Pourquoi temporiser indéfiniment Ton retour Sire ?
La chute de l'homme n'a-t-elle pas dépassé le stade du pire ?
Retourne le moderne contre lui-même, qu'il meure sa mort
Lève-Toi Majesté, pourquoi le subir toujours et encore ?

mercredi 24 mai 2017

Le secret des liesses de Ton être


De quoi est faite la Création ? Qu'est-ce qui compose
la peau de l'univers, de l'homme, du lilas, de la rose ?

Où le silence trouve-t-il son repos, la béatitude
des anges sa cause, poids et mesures leur exactitude ?

Qu'est-ce qui transforme la sève en olives, fraises ou vignes
D'où vient la noblesse d'une âme d'admiration digne ?

Où l'hirondelle va-t-elle chercher ses voltiges ?
Les saisons, lune et soleil, qui les dirige ?

Et aux sauts de la grenouille quelle explication
du dauphin les cabrioles, de la gazelle les bonds ?

Quelle force meut les étoiles, conduit la course des planètes ?
Qu'est-ce qui fait émaner de terre la violette ?

Amen, le secret des liesses de Ton être tout court, intrinsèque
Et où trouver réponse meilleure Sire sans courir le risque d'échec ?

mardi 23 mai 2017

Au centre de la rosace Tu trônes

 

Sire, l'éternité n'est pas assez pour crier Tes merveilles
ni l'infini n'épuiserait les mots pour Te rendre grâce
et même dans toute son infatigable puissance le soleil
ne dit qu'une infime fraction, un détail de Ta rosace

L'humain esprit, il conçoit Ta gloire comme une ouverture
une issue du carcan mental, l'appel du large, du grand
du très haut, du noble, du spontané, du beau, du pur
bon air au bout de l'hiver un premier jour de printemps

Comme quand de David la pierre de fronde faisait tomber front contre terre
Goliath grand arrogant dans un fracas de craquements terrible
Comme quand Tu ressuscitas, ou encore quand le père Noé sur la mer
a vu la colombe revenir un rameau d'olivier dans son bec, paisible

Au centre de la rosace Tu trônes
sur un saphir posé sur rubis
Tout autour à l'infini des psaumes
des cris d'alléluias sans répit

Tes longs rayons élargissent mon esprit
assoiffé Sire de mieux Te connaître
Tu tournes la roue, Tu fais ma vie
sans cesse me fais naître et renaître

lundi 22 mai 2017

L'heure est à Sion

Combien de jours, d'heures, de minutes, de secondes
encore Sire avant que Tu n'inondes le monde ?

Vois, Ta Terre est dévastée, l'âme de l'homme un terrain vague
habité par des asticots - son futur un mauvais gag

La Terre souffre, elle meurt assoiffée de pluies grasses, de manne, de graines
de grâce, depuis trop longtemps privée de Tes faridondaines

Ouvre Majesté les écluses de l'abondance
selon les lois heureuses de Ta providence

Troue les nuées, sidère et séduit, emporte le morceau
entonne Ton chant grave et calme ici-bas ô Très-Haut

Les arbres se tourneront vers Toi, les collines bondiront
Le Léviathan retient son souffle - l'heure est à Sion

dimanche 21 mai 2017

Ta bonté providentielle

 
Sire, j'ouvre la bouche et les mots sortent d'eux-mêmes
le cœur se dilate, l'esprit se réjouit, l'âme
trouve la raison, la louange vole vers les nues

De l'homme Tu exiges le meilleur, comme un père qui aime
ses enfants Tu pousses au dépassement et réclames
Ton dû, de Ton existence une conscience suraigüe

Quel que soit le chemin que Tu me fais parcourir
seul Ta bonté providentielle en pave les détours
obstacles, effondrements, les pentes glissantes

Réponds-je à Tes attentes, comble-je Tes espoirs Sire ?
Je fais ce pourquoi Tu m'as désirée, j'amène le jour ?
Reçois mes peines Seigneur même bien trop insuffisantes

samedi 20 mai 2017

Sire, bats le tambour


Sire, bats le tambour, frappe la grosse caisse
casse la Camarde, chasse les têtes de mort
Danse, vole, toupille encore et encore
fais-moi sentir Sire l'ivresse de Ta liesse

Que je boive à la source comme le cerf assoiffé
va au ruisseau, désaltéré remonte au pré vert
Que le zéphyr de Ton doux souffle fort chauffe, éclaire
ma pauvre âme de ses rayons, ôte mes cécités

Ruisseau galope sur les galets
truite y va, vire, saute et s'amuse
l'odeur du jasmin s'y diffuse
vent branle la clochette du muguet

Nous nous promenons au Jardin du Royaume
je marche à Ta droite et les chants des piafs
le brame des cerfs, le cri des biches que l'amour assoiffe
jubilent comme quand David composait ses psaumes

Silence couronne notre promenade, je Te vois sourire
Tu me tends la main, à la clairière nous nous asseyons
Temps a disparu, le soleil des anges verse ses rayons
les cabrioles des astres, leurs conversations nous font rire

vendredi 19 mai 2017

Majesté, à Toi la meilleure part de nos vendanges


Que reste-t-il à célébrer, bénir, à glorifier en ce monde
déréalisé évanoui dissout dans des ténèbres
intériorisées sinon la lumière Sire de Ton verbe, de Ton nom ?

Mes lèvres se risqueraient à dire les bas faits de cet æon
ses mille exploits maniaques qui sont tout autant de viols funèbres
du mystère de la Création, de prouesses nauséabondes ?

Moi je chante ce qui ne meurt pas, ma louange vole vers l'Inébranlable
j'encense l'Immuable, mon éloge, mon chant s'adresse au Persistant
ma bouche s'incline que devant le Régulier, le Rocher de l'Alliance

Qu'est ce monde ici-bas à part le terrain de jeu de son prince pulvérulence
sans vêtements sans esprit sans sève sans chair, du toc, des tics, le faux du clinquant
fait pour illusionner les pauvres gens livrés à sa fringale abominable ?

Seigneur, seul Ton nom est digne de louange
le brouillard se dissipe, claire, une hiérarchie
se profile propre à l'âme encore vivante

Toi seul mérite notre amour, nos peines mordantes
Nos efforts ne se trouvent qu'en Ton sein de gloire aboutis
Majesté, à Toi la meilleure part de nos vendanges

jeudi 18 mai 2017

L'axe de Ton aube


Sire, Ta bonté surplombe les cieux et la terre, les berce
de sa justice comme dans mon âme Ton esprit Tu verses

Sans Ton souffle que serais-je ? Un réflexe, une machine crétine
un agrégat de chair plus glutineux que de la gélatine

Je ne connaîtrais pas la jouissance ni la douleur, un machin neutre
une poule sans tête mon âme serait, sans sel, Dieu m'en préserve, sans risque, pleutre

Au moins je sais l'axe de Ton aube, les enjeux de la Création
je vois Tes mains diriger les nuées, battre les quatre saisons

Mes yeux voient - pas autistes pour un sou mes oreilles
Ton amour me comble comme le vin de champagne remplit la bouteille

mercredi 17 mai 2017

Ton nom est rocher


Sire, où trouver dans ce monde ravagé un mot de vérité
sinon dans Ta bouche ? Le ciel et la terre passent mais Ta parole
ne passe point. La chance que malgré ce chaos universalisé
Ta parole sauve du trouble, de la mort inepte et de sa vérole

Chez Toi pas de phrases obscures, emberlificotées, flous discours anapestes
occulteries amphigouriques, langage crypté, nulle trace d'un gloubi-boulga
Le ciel bleu est moins clair que le Verbe Sire qui coule de Tes lèvres célestes
et terrestres, soleil fait pâle figure à côté de Ta limpidité Jah !

Quand tout s'obscurcit Ton phare luit d'autant plus, intense
l'Esprit souffle, la Source coule imperturbablement
feu crépite, dans l'âme la vie prend tout son sens immense
Tes paroles fouettent le sang, guérissent, sauvent du néant

De moins en moins aveugle et sourde grandit la conscience d'être
un de Tes enfants plus nombreux que les astres au firmament
Dussent les ténèbres emporter le ciel et la terre, Toi Maître
Tu ne vacilles pas, Ton nom est rocher, ancre, axe, élan

mardi 16 mai 2017

Ton retour d'invincible Messie


Sire, Toi qui ne peux pas périr Tu as accepté de mourir sur la croix
Toi qui es au-dessus du mal Tu T'es laissé torturer, cracher dessus
Toi qui es amour par la haine T'es laissé supplicier sur le bois
et moi je m'en souviens Sire même si le monde présent ne s'en souvient plus

Ou plutôt, il le sait mais préfère regarder ailleurs, T'oublier, Te refouler
comme si Ta passion ne le regardait plus. Il s'est affranchi de Ton existence
libéré d'antiques préjugés, des conceptions des temps anciens, arriérées
débarrassé d'une mémoire qui pour nos pères et mères gardait encore tout son sens

Tu m'as fait naître au temps zéro, dans un vacuum parmi les semi-robots
pour que je témoigne de Ta gloire quelles que soient les circonstances, les aléas
du temps qui passe, quelles que soient les ténèbres d'acier et de béton ô Très-Haut
quels que soient le brouillard les hurlements, moi je crie plus fort encore alléluia

Je chante Tes œuvres depuis Adam, Noé, Abraham, Isaac, Jacob, Marie
je n'oublie pas Ton alliance, la croix endurée pour sauver Ta créature
Ta glorieuse ascension, la promesse de Ton retour d'invincible Messie
plus fort que l'acier, plus doux que le velours, plus somptueux que l'or le plus pur

lundi 15 mai 2017

Au doigt de l'humain Tu as glissé l'anneau de noces



Alliance Monseigneur, maître mot entre Toi et Ta créature Noé, Abraham, Jacob
Moïse - toujours à Ton initiative. Cette Alliance a pris chair, Tu es né ici-bas
De Marie petite-fille de David le Verbe a pris la plus belle des natures humaines

Chaque fois Tu T'es présenté sans forcer, espérant de la part saine
de Ta créature son plein accord - car Tu es l'Être délicat
par excellence, Ta part de l'Alliance de respect Tu enrobes

Amour viril, amour ardent, amour plein de tact, prompt, intelligent
loyal, éternel, inébranlable bonté exquise, gracieuse
incompréhensible, indicible l'Alliance proposée à l'homme

Tant que Ta créature n'est pas arrivée en Ton royaume
Tu ne la laisseras pas choir avec la Faucheuse
sans intercaler Ton corps, sans la sauver avec Ton sang

Au doigt de l'humain Tu as glissé l'anneau de noces
Fidèle Tu es, rocher, fiable, enclin au pardon
doux, humble, fort de caractère, miséricordieux

Nous avons jeté l'anneau, désinvoltes oublié Seigneur Ton nom mon Dieu
Seras-Tu une fois encore pour Ta créature plein de commisération ?
Te réjouiras-Tu de notre retour malgré nos paroles et actes atroces ?

dimanche 14 mai 2017

Amen, ouvre Sire Tes sphères angéliques


Satan tomba à la seconde même Sire de Ta résurrection
Ce qui reste de lui n'est que le mal que nous-mêmes nous nous infligeons
Ses flèches n'atteignent plus leur cible, son ressort est détruit
depuis ce jour de Pâques l'an trente-trois à Sion, jour béni

Ses cuirasse casque javeline lance bouclier d'airain gisent par terre
lui-même la face contre terre le front percé par Ton lance-pierre
Diables larves lémures spectres démons vampires et zombies
ne sont que des restes captés par notre propre vide d'esprit

Satan, lui, a été vaincu, il n'en reste qu'un pet de nonne
l'odeur flotte encore, aimée seulement par de bouffonnes
cervelles évidées de leur propre vœu, enivrées
de leur néant valétudinaire, hystérisé, fumier

Viens Esprit d'en haut, rends le sel à nos âmes
rends-nous de Ton nom le feu et la flamme
Tire-nous de ce marécage méphitique
Amen, ouvre Sire Tes sphères angéliques

samedi 13 mai 2017

Souffle Sire


Sire comment décrire les coqs et marquis tout petits, maîtres
des rouages du pays ? Depuis longtemps le ridicule
ne tue plus, bien au contraire, le grotesque impose ses critères
par la violence qui naît quand l'âme est morte, évaporée

Même leurs habits sont faux, les mites les évitent écœurées
Derrière les masques maquillés à la télé leurs neurones délétères
comptent le gain sournois, le prestige, les bénéfices ils calculent
C'est des pantins, de Ton saint nom les adversaires, des nabots traîtres

Les voici qui plastronnent coquettent posent à humilier un paon
ça défile plus creux que des guignols, coups de poing cris pleurs bastons
Le bois des marionnettes fait plus vrai, l'ombre a plus de chair
d'ailleurs ils n'ont pas d'ombre, le néant les serre dans ses mâchoires

Pire que mort est encore l'absence à soi-même, le trou dévoreur noir
assez séducteur pour aspirer l'âme de l'homme, le ciel et la terre
dans un suicide à tire-larigot, avec une délectation
une passion à faire honte, à accabler Satan, le grand Satan

Jusqu'à quand Sire subir ces morts-vivants ?
À trop tirer sur la ficelle elle casse
Souffle Sire, ça n'a que trop duré, chasse
ces fantômes, parle, balaie leurs relents

vendredi 12 mai 2017

Pour l'honneur de Ton grand nom


Sire, Tu T'es dit Faisons l'homme à Notre image
comme Notre ressemblance - qu'est-ce qui T'a poussé donc
à créer Adam et Ève sinon pour partager
avec eux Ton euphorie incommensurable ?

Malgré la chute et ses terribles ravages
nous demeurons les enfants portés par Ta conque
Souffle Sire dans nos âmes, déchire nos cécités
délivre-nous du mal dont nous sommes coupables

Peut-être que la chute arrive à son terme, qu'elle touche
le fond et ne peut que rebondir, cette fois-ci beau Sire
vers la plénitude de Ta joie freinée par aucun
spleen, un saut vers l'en-haut, bond qui de lui-même s'accélère

Pour l'honneur de Ton grand nom redresse notre souche
rénove sa racine, qu'elles s'élèvent nos spires
nos fleurs, que les enchantements de leurs parfums
comblent Ton nez et ajoutent à Ton ciel la Terre

jeudi 11 mai 2017

Quand reviens-Tu Sire, quand ?


Sire, pourquoi m'avoir fait naître en cette fin des temps, dans ce tohu-bohu
en ce vain grondement de peuples ? Est-ce pour éprouver ma fermeté
à rester concentrée sur Toi malgré le branle-bas de Tes ennemis
leur apparente triomphe, la férocité de leurs manigances illusoires ?

As-Tu voulu Majesté me voir grandir dans des conditions extrêmes, au soir
du dernier homme afin de tremper mon caractère, de donner à mon esprit
les outils de la vérité, la connaissance de ce qui vaut mieux éviter
si l'on tient après la terre à son destin aux cieux lorsque l'instant sera venu

de rendre l'âme à Celui qui en est à l'origine, le cœur et le sang
le Faiseur de l'univers qui pour Sa créature perdue endura
le fouet, les clous, les crachats et les coups, la trahison, le mépris
des forts d'esprit aux leviers des commandes occupés seulement d'eux-mêmes ?

Le peuple erre sans berger, livré aux loups trop humains, le chaos sème
névralgies, dépressions, addictions, effets secondaires - la mélancolie
se mue en première nature, en réflexe du juste du beau du bien ennemi
en haine de soi. Seigneur Dieu ! délivre-nous du mal, quand reviens-Tu Sire, quand ?

mercredi 10 mai 2017

Ton cœur créateur à la puissance dix


Comment T'est venue l'idée Sire des quatre saisons
du soleil, de la pluie, du vent, de la rose blanche ?
Où as-Tu puisé le lis, le jaspe, le rubis
le pépiement des piafs, le magma des volcans ?

Où es-Tu allé chercher le clair du ciel bleu, l'espace et le temps
la corne des taureaux, la rosée, les anges, les champs fleuris
Adam, le miel, l'érable, l'œillette, l'hirondelle, la cigale, la tanche
en Ton insondable mystère glorieusement libre sinon ?

D'où Te viennent le verbe, l'amour, la bonté et le désir Sire
la rime des mots, l'asymétrie, l'équilibre des contraires
sinon des profondeurs de Ton cœur créateur à la puissance dix
sinon des mille trésors que cache Ton être incommensurable ?

Qu'est-ce qui explique Ta mort sur le Golgotha lamentable
le bois de la croix, le fer des clous, les crachats, les coups et sévices
soufferts pour sauver Ta créature bien-aimée d'une mort amère
sinon de l'absolue ferveur à vouloir partager Ton nadir ?

mardi 9 mai 2017

Comment penser à Toi sans m'évanouir


Comme les roses pompon embaument l'air Tu parfumes mon âme Seigneur
comme le rossignol enchante le bois Tu réjouis mon cœur

Ta souveraineté en moi déploie ses guirlandes ses festons
Je Te vois derrière tout animer la joie de la Création

Aucun besoin de mourir pour savoir qui Tu es
suffit de voir danser la blanche clochette du muguet

de caresser un âne, de manger une pèche
succulente, de boire à la source l'eau fraîche

Où n'es-Tu donc pas Sire ? Tu combles le bon de l'univers
Ta fantaisie règne sur la terre, dans les airs, dans la mer

Mon Dieu comment penser à Toi sans m'évanouir
Te rendre grâce pour Ta mort sur le Golgotha Sire ?

lundi 8 mai 2017

Tout finit en Toi


Seigneur, je vois bien que tout provient de Toi
ces mots qui naissent dans ma bouche pour Te louer
le bonheur des coquelicots, le pourquoi
du chant des oiseaux ou le vol des nuées

Feu emprunte Ton principe comme l'eau use de Ton agent
Que serait l'air sans le souffle de Ton esprit, la terre
sans Ta chair ? La Création découle de Ton cœur ardent
au centre tout-puissant des dix mille éclairs circulaires

Comment appeler ce point Sire sinon de Ton nom ?
Les cieux crient Ta gloire, les montagnes T'invoquent
et moi je ne joindrais pas ma louange, ma chanson
à leurs tambours cors timbales triangles synecdoques ?

Sire, je comprends bien que tout finit en Toi
océan de paix, havre de beauté, fin
de l'hiver - et où mieux atterrir ma foi
sinon dans Tes bras trois fois joies, saints ?

dimanche 7 mai 2017

Omniscient Dispensateur de l'ultime jouissance


Seigneur du monde, cloué au bois, qu'est-ce qui Te torturait le plus
la douleur physique, Ta solitude ou le ricanement des gens ?
Par-dessus ces souffrances, éprouvais-Tu la joie in naturalibus
de sauver à ce moment l'univers par le sacrifice de Ton sang ?

As-Tu vu les siècles précédents et ceux qui allaient suivre
à cet instant pivot ? Abraham qui se réjouissait d'avance
à la pensée de Te voir, Moïse et le serpent de cuivre
la pierre de fronde de David, le manteau d'Élie, de Job l'endurance

l'interminable cortège des saints et des martyrs fidèles à Ton nom
sainte Blandine livrée aux lions, Martin coupant son manteau en deux
les crucifiés en Europe, au Mexique, en Chine, en Corée, au Japon ?
As-Tu vu la somme de douleurs, leur amour pour Toi Seigneur prodigieux ?

À coup sûr. Le temps, l'histoire le passé le présent l'avenir
Te sont subordonnés, l'espace T'offre sa caisse de résonance
même cloué sur la croix Tu restes du monde le Créateur Sire
joie des astres, omniscient Dispensateur de l'ultime jouissance

samedi 6 mai 2017

Hors de Toi qu'y a-t-il ?


Sire, où trouver le bien, le juste, le bon, le vrai
sinon auprès de Toi ? Qu'y a-t-il donc ailleurs
qui puisse satisfaire chez l'homme le besoin du beau
aussi indispensable que l'air pour respirer ?

La plume peut-elle écrire sans encre, un hochet
tintinnabuler sans bille à l'intérieur ?
Et moi Seigneur, pourrais-je aligner ces mots
si Ton esprit n'en inspirait la poussée ?

Hors de Toi qu'y a-t-il ? Rien, sinon une parodie
du vrai, de l'équilibre, du bien, du bon
un hypocrite brouillard, une basse idéologie
intéressée, dévoreuse d'âme, totalitaire

Délivre nos narines de ces miasmes impies
Leur tyrannie n'a que trop duré - descends Sion
répands Tes grâces sur nos pauvres têtes, Ton esprit
nous fera gagner le sens Seigneur de Ton mystère

vendredi 5 mai 2017

La haine de soi causée par Ton absence


Sire, dès lors que Tu n'existes pas c'est la haine de soi
Comment en effet éviter la succion d'un trou noir
planté à l'intérieur, aspirateur, étouffoir
de sens, laminoir d'âme, prédateur, éteignoir de joie ?

Si au bout de soi il n'y a pas Toi à quoi bon se donner la peine
de continuer à vivre ? La haine de soi causée par Ton absence
sape le moral, les réflexes s'abrutissent, se délabre la conscience
à des maux démultipliés, aux métastases débridées mène

Sans eau la fleur crève, privés de sève les vaisseaux de bois meurent
Sans original à refléter le miroir est inutile
Sans le nombre un les autres nombres seraient poisson d'avril
S'il n'y avait pas un Un comment se déplieraient les heures ?

Quel fou ou suicidaire se prive d'air pour respirer
Qui pour goûter les fruits du pommier en coupe les racines
La source, refuse-t-elle l'eau, les passereaux se mutinent
-ils contre le son de leur gorge ? Te recevoir, T'aimer donne la grande santé

jeudi 4 mai 2017

Ta merveilleuse puissance


Tout au long de l'histoire biblique Tu n'arrêtes pas Sire de jongler
avec les lois de la nature : à Sarah âgée naît un enfant
le bâton d'Aaron fleurit, s'effondrent les murs de Jéricho
soleil arrête sa course, lune se tient immobile pour Josué

Pour Gédéon le jeu de cache-cache de la toison avec ou sans rosée
Aux enfants d'Israël dans le désert l'eau et la manne qui tombe d'en haut
Aspiré par les nuées Élie et son char de feu tourbillon ardent
Élisée fait flotter le fer, même mort ressuscite encore un corps enterré

Vierge, Marie Te donne naissance, Élisabeth stérile guérie par Gabriel
Et puis le bouquet final : les noces de Cana, la multiplication des pains
la tempête apaisée, la résurrection de Lazare, Ta propre résurrection
Pierre et Paul délivrant en Ton nom aveugles, paralysés, estropiés

Ta merveilleuse puissance agira-t-elle encore en ces temps athées ?
Dans Ton plan de salut Tu as du prévoir un coup fameux, une action
foudroyante, pied-de-nez aux lois naturelles, un retournement fin
et décisif à faire descendre Jérusalem la sainte du ciel

mercredi 3 mai 2017

Seigneur, je ne suis bon à rien


Seigneur, je ne suis bon à rien sauf chanter Ton nom sur tous les tons
telle l'oiselle amoureuse déleste sa gorge de tous les sons

Eh ! pourquoi me perdre dans l'accidentel quand l'essentiel
consiste à respirer Ta discrète présence surnaturelle ?

Je me concentre sur l'unique nécessaire
et me dis tant pis, bien faire et laissez braire

Peu me chaut le monde et son prince
c'est pour Toi seul beau Sire que j'en pince

De Ton être je suis tombée amoureuse
Tu as fait de moi la personne la plus heureuse

Qu'irais-je ailleurs tâter de l'existence
quand auprès de Toi ma vie prend son sens

Je ne perds pas mon temps, ma flèche file
fend l'air et touche en plein dans le mille

mardi 2 mai 2017

Sire, qu'est devenue Ta créature


Sire, qu'est devenue Ta créature en cette fin des temps ?
Un néant tatoué, désintégré, cancérisé
piercé, hypnotisé, hystérisé, métallisé
autiste, inconscient ultron, androïde délirant

De ce qui reste de sa bouche sort une bouillie pour bébés
Le réflexe violent sous-cutané l'assujettit
à grands coups d'infos d'enfer au règne d'une tyrannie
dont lui-même est le maître et la victime hébétés

Déni des différences, envie de meurtre, fantasmes utopiques
rassasient ses spasmes de cadavre debout vociférant
Plus vide est son for intérieur plus fort son cri malfaisant
malodorant, humiliant l'esprit humain, truqué, pathétique

Toute résiduelle soit-elle cette momie fait la fière, tue tout le contraire
de son modus vivendi désinhibé exhibitionniste
Ta créature est devenue une injure à Ton image - kystes
clous, abcès, tumeurs, scrofules, folies dans la tête font son ordinaire

Sauve-nous de cette mort trop farce, de nos aberrations
libère-nous Seigneur, ôte nos écorces et nos écailles
refonds-nous, remoule-nous, racle, coupe, taille
refais-nous à Ton image, fidèles à Ton nom

lundi 1 mai 2017

Ton sourire émeut

 
 Philippe VI, 1329

Dans la main droite Sire Tu tiens le bâton fleuri d'Aaron
le sceptre ne s'éloigne pas d'entre Tes cuisses, une couronne
ceint Ton chef, dans la main gauche ferme la main de justice
règne comme l'onde remplit le vase des océans

Dessous le trône émeraude, d'or et de diamant
drapé de muguet jasmin roses coquelicots lis
brûle un feu, coule un fleuve saphir, résonne
le chant des anges, miel ruisselle, s'échappent des papillons

Ton sourire émeut, le naturel de Ta beauté s'impose
L'esprit souffle, ensemence, fait lever, récolte - les campagnes
et les villes retrouvent le sel de la terre, en Jardin se muent
les hommes en leur for intérieur reconquièrent leur transcendance

La fiancée sort à la rencontre de son fiancé, expédiées les doléances
Le pays tout entier, obéissant à Tes ordres, à nouveau se reconstitue
La bannière que Tu dresses sur lui c'est l'amour, la rosée mouille cette terre de Cocagne
à ressusciter les morts, conformément Majesté à Ta promesse grandiose