vendredi 19 mai 2017

Majesté, à Toi la meilleure part de nos vendanges


Que reste-t-il à célébrer, bénir, à glorifier en ce monde
déréalisé évanoui dissout dans des ténèbres
intériorisées sinon la lumière Sire de Ton verbe, de Ton nom ?

Mes lèvres se risqueraient à dire les bas faits de cet æon
ses mille exploits maniaques qui sont tout autant de viols funèbres
du mystère de la Création, de prouesses nauséabondes ?

Moi je chante ce qui ne meurt pas, ma louange vole vers l'Inébranlable
j'encense l'Immuable, mon éloge, mon chant s'adresse au Persistant
ma bouche s'incline que devant le Régulier, le Rocher de l'Alliance

Qu'est ce monde ici-bas à part le terrain de jeu de son prince pulvérulence
sans vêtements sans esprit sans sève sans chair, du toc, des tics, le faux du clinquant
fait pour illusionner les pauvres gens livrés à sa fringale abominable ?

Seigneur, seul Ton nom est digne de louange
le brouillard se dissipe, claire, une hiérarchie
se profile propre à l'âme encore vivante

Toi seul mérite notre amour, nos peines mordantes
Nos efforts ne se trouvent qu'en Ton sein de gloire aboutis
Majesté, à Toi la meilleure part de nos vendanges

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