lundi 5 juin 2017

Miséricorde Seigneur

Zlotzky (fou)

Sire, à quoi comparer l'époque qui m'a vu naître ? À un nid de vipères
un cloaque de cloportes, un couvoir de cancrelats, un trou à scorpions
gluant, diffus, flou, fumeux, sournoisement en état de désintégration
brumes brouillasses brouillages bavards contagieux délétères

Encore que ces bestioles ne font qu'obéir à leur nature de bête
Le libre arbitre ne les effleure pas - ça Tu l'as réservé à l'homme
Mais l'homme Monseigneur a oublié Ton verbe, la ténèbre assomme
son esprit, sa liberté d'âme, ce qui fait de vivre une claire fête

Aveugle il titube, se cogne, un grain de sable le fait tomber
Comme un poisson jeté sur la berge le voilà en train de sombrer dans
l'infra-humain, d'implorer la mort de le délivrer, désir délirant
de la part d'Adam et d'Ève abonnés aux catastrophes multipliées

De l'ombre ils n'en ont plus, fantomale dans la fosse de leur auto-absence
auto-infligée leur âme n'est plus que ruines après un bombardement
Pitié pour eux Sire ! Brise leur joug, par Tes mots libère-les de leur néant
Miséricorde Seigneur ! Siffle la fin, assez, arrache donc leur démence

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire