jeudi 31 août 2017

Comme au début de l'univers


Sire, donne-moi les mots pour renouveler les couleurs du ciel
les sons pour restaurer la fraîcheur originelle efficace
des mots employés à bon escient, qu'il leur pousse des ailes
nouvelles, cette fois éternelles, qu'ils mettent Ton Éden en place

La foi déplace les montagnes, ma prière ne va pas en vain, en Ton sein
le miracle est normal, l'évidence de Ta providence est à l'œuvre
Demandez et l'on vous donnera, c'est ça la foi : un pari sur le bien
que ne cesse d'irradier le Principe Un, l'Alliance à la manœuvre

Tu m'as faite Ton chantre, que mon humble talent rénove Ta face
aux yeux de ceux qui entendent ces vers, les voient s'ouvrir telles les fleurs
qui, après une longe période de sécheresse, tapissent, remplacent
la poussière du désert par la richesse de leur parfum, de leurs couleurs

Amen, n'as-Tu pas ainsi créé l'homme, dépositaire de Ton verbe ?
Vois Seigneur, donne-moi les nuances pour repeindre et le ciel et la terre
dans leurs couleurs d'origine, pour rendre leur éclat, lustre et superbe
comme au septième jour de la Création, comme au début de l'univers

mardi 29 août 2017

Ton esprit dicte Ton cœur Seigneur


Seigneur, avant la création d'Adam et d'Ève, dans l'omniscience qui est la Tienne
Tu as calculé à l'avance que Ta créature ne manquerait pas de chuter
qu'elle allait préférer la peine à la joie, à la vie la mort quoi qu'il advienne

De toute la simultanéité de Ton éternité Tu T'es fait homme, né
du sein d'une vierge d'Israël pour inverser par Ton sacrifice du monde
la chute infernale - puisque tout se déroule en même temps dans Ta totalité

Et pourtant, que pèse l'univers comparé à Ta majesté ? Pas même une onde
encore moins qu'une plume qu'une bulle par rapport à Ta grandeur et immense gloire
Que sommes-nous sinon bénéficiaires de Tes grâces dont sans cesse Tu nous inondes ?

Dans Ton plan de salut il n'y a pas d'erreur
Normal, Ton esprit dicte Ton cœur Seigneur

lundi 28 août 2017

En Éden, sérénité et cætera


Beau temps fixe ciel azur grossissent raisins
pampres s'étendent bouche chante à gorge
déployée carillons rassemblent forgent
de l'Éden la majesté le tout le rien

Tumultes des fleuves herbes hautes parfumé l'or
de l'aube pourpres vêpres moires framboises cassis
L'ombre tavelle la lumière blanches pléiades de lis
bisons taures cerfs biches veaux et génisses paissent dès l'aurore

Et moi aussi je plante ma petite graine, je la chante elle germe
éclot s'élève et se lance vers les nues fleur au bout de la tige
unique en tel lieu à telle date dans telle circonstance, être du vertige
de la Création la démonstration - de l'esprit la chair, l'épiderme

Quel bonheur Sire de pouvoir dire ces mots-là
Beau temps fixe bouche chantonne pinceaux exultent
Je marche à l'ombre de l'Éternel, adulte
en Éden, sérénité et cætera

dimanche 27 août 2017

L'élan de Ton verbe façonne


En même temps que Tu penses Sire l'élan de Ton verbe façonne
les dix mille choses et plus de la Création d'un souple mouvement
imparable, maître, comme roulent sans s'en faire Rhône et Garonne

Couleurs naissent d'elles-mêmes, teintent vallées et champs
écureuils bondissent de branche en branche, lapin
déguste sa carotte, un paon passe d'un pas lent

Je Te devine Sire prenant dans le frais ruisseau un bain
la brise aux cimes des arbres raconte Ton immense bonheur
concerts de piafs, dans la clairière des musiciens

Cerfs, chevreuils et brebis y boivent Ton eau liqueur
...et moi je resterais en retrait, les bras branlants
bouche muette, ramollie, stupide, en spectateur ?

Le Jourdain m'accueille dans ses ondes que je fends
que je bois qui me portent qui me chauffent le sang

samedi 26 août 2017

Sur Ta toute-puissance Sire les mots sont fondés


Sur Ta toute-puissance Sire les mots sont fondés
Le Verbe crée l'univers à chaque seconde
Ton souffle sans arrêt donne naissance au monde
Tes grâces Très-Haut ne cessent de nous constituer

À plein régime tournent les arondes
les ailes du moulin les rimes de ce vers
les rotations du ciel et de la terre
les spirales d'or dont Tu nous inondes

Une toute-puissance au millimètre, généreuse tout en douceur
nous berce, nous enveloppe, s'active du berceau à la tombe
et au-delà comme elle fournit le vent aux ailes de la colombe
comme elle féconde encore le sol, narcisses surgissent, lis, choux-fleurs

Les mots suivent et exécutent l'intention de l'esprit
Que ceux-ci Seigneur hâtent Ton retour, qu'ils fassent devenir
réalité Ton avènement, promis par Toi-Même Sire
maintenant, de mon vivant, au cours de ma terrestre vie

vendredi 25 août 2017

La pire des peines Sire


La pire des peines Sire est d'être privé de Ton désir
Désespoir dantesque pour celui dont Tu effaces le nom
dans Ton livre - désormais en vain vers Toi il aspire

De ses propres vices, impuretés il est le larron
dans le monde qui vient bourreau et victime de lui-même
éternellement errant sans espoir de guérison

On récolte ce que l'on sème
chacun est son propre problème

jeudi 24 août 2017

Au Royaume dans le monde qui vient


Sire, Tu as désiré voir la pâquerette foulée par les pattes du pinson
émailler la pelouse en compagnie de marguerites et d'éphémères
disséminées dans l'herbe grasse - sous un fier arc-en-ciel à l'horizon

Voir rubans d'argent arpenter les distances, quadriller la terre
une volée de grues traverser l'air au-dessus des montagnes
admirer les bonds du peuple ailé habitants de la mer

De par Ta nature Tu ne peux que créer un pays de Cocagne
un condensé de beau, de juste, de paix et de jouissance en action
astragales, oreilles de souris, renoncules de bois en témoignent

Au centre du Jardin Tu as planté un homme, pour lui le tout de la Création
Le tout de Ta nature anime son âme, fonde sa chair, le guide vers son destin
à condition de faire à Tes dix mille grâces constituantes accueil sans modération

Pour celui-là les jours et les nuits ne se suivent pas en vain
malin il construit sa tente au Royaume dans le monde qui vient

mercredi 23 août 2017

Te rendre grâce


Sire, d'où me vient cette impulsion de dire Ta gloire, chaque fois
taillée avec des mots en vers rimés, frais coupés, acharnés
à attraper autant que faire se peut Ton esprit, d'entrer
dans le rythme de Ton être, de transcrire le rire de Ta joie ?

Tu es exubérant Sire, suprême grandeur et éternité Te sont
naturelles, tendresse, corne d'abondance, inépuisables trésors
les voies de la Providence, rubis saphirs diamants fleuves d'or
dévalent de la montagne de Sion les pentes les vals les vallons

Il faut l'univers entier pour que la planète Terre soit
Le Très-Haut a créé notre monde pour S'incarner
par la Vierge dans la tourbe humaine, Il est né
y a vécu Sa Passion, Lui, de l'univers le Roi

Comment ne pas crier Sire encore et encore Ton immense gloire ?
Tu as pris pour nous les clous que nous méritons, les coups de fouet
tortures coups de poing, une mort infâme, la descente aux enfers - mais
comment Te rendre grâce pour avoir pris sur Toi nos fautes, vices et tares ?

lundi 21 août 2017

Qui connait son Dieu connait son soi


Sire, Tu n'exiges pas de notre part de vivre sur un pilier
encore moins de nous enfermer au fond d'un puits - ce que Tu désires
voir c'est du souffle, du cran, de l'endurance, de la sincérité

Tu n'aimes pas beaucoup les mous, les flous du cerveau en cire
Les indécis, les épais, les lambins, les tortueux
n'ont pas Ta sympathie spontanée pour ainsi dire

Tu favorises l'âme hardie, le caractère fort qui connait son Dieu
qui dit là où je suis est le paradis sur un ton ferme, souriant
qui en silence cueille les fruits du Royaume, apaisé, simple, heureux

Qui connait son Dieu se connait lui-même, libre son chant
vole aux quatre vents, l'Esprit d'en-haut qui vit ici-bas
aussi l'amplifie, le transmue en bonheur pour le Tout-Puissant

Qui connait son Dieu connait son soi
aux leurres fumées folies bon débarras

dimanche 20 août 2017

Comme Tu es généreux Sire


Comme Tu es généreux Sire ! La rivière ne cesse de couler, fraises framboises
répètent année après année leur miracle, le ciel ne manquera jamais
d'alouettes ni d'hirondelles, le sol de violettes ni de pieds-de-Pégase

L'univers coule de Ton cœur, il ruisselle de Tes lèvres, un jet
de Ton âme la Création. Le crocodile porte ses petits dans
la gueule, les mène à l'eau, à l'abri, à l'ombre dans le marais

Les dix mille choses sont la suite de Ton verbe ardent
Les piafs adorent se quereller, dans les haies c'est la guerre
sonore entre bandes rivales, c'est l'amour en chantant

Mon Dieu comme Tu as fait la Création belle, rare, légère
Quelle est donc Ton éternité, qui dira Ton mystère ?

samedi 19 août 2017

L'esprit informe, forme, sculpte, soutient la matière


L'esprit informe, forme, sculpte, soutient la matière
La poussière donne corps au désir de l'esprit comme la mer
épouse les impulsions du vent lui-même interstellaire

L'esprit mâle féconde la glaise telle la pluie fait éclore les fleurs
aux brebis donne à boire, à la rose rubis distille son odeur
...la matière de l'univers est heureuse d'offrir à l'esprit son heur

Le ciel remercie la terre, la terre jouit de voir le ciel heureux
De branche en branche se balancent les singes, les perruches vont par deux
à vie - quand le maître entre le chien-chien remue la queue

vendredi 18 août 2017

Allegro presto Majesté


Sire, une lettre ici, une voyelle là, quelques consonnes - et se font
entendre les premiers mots, un deux trois accords, sur les cordes du
silence une mélodie nait, les sons provoquent du sens, une émotion

Avant les sons, avant le silence Ta toute-puissance par amour mue
crée Adam et Ève pour partager avec eux Ta joie d'être
leur donner de Ton trop plein les délices, de Ton âme le suprême jus

Sire, à Adam Tu as offert consonnes et voyelles, le Verbe maître
de la Création, mis en lui l'esprit des mots, la force inhérente
la totale efficacité, l'absolu du sens qu'il fait naître

Que ces mots pénètrent Tes tentes
qu'ils abrègent de Toi notre attente
allegro presto Majesté, andante

jeudi 17 août 2017

La rente du Très-Haut


Celui qui connait son Dieu - c'est à dire celui qui L'a découvert -
se connait lui-même, sait hiérarchiser en son for entre le bien
et le moins bien, discerner l'obscurité de la lumière

Entre avantage et désavantage celui-là ne se trompera en rien
et s'il se trompe le Très-Haut l'aidera à se redresser car le Seigneur adore
de l'obstiné pèlerin en route vers Son royaume faciliter le chemin

Vrai, celui-là sait trier les pas qui, soit mènent à la vie soit à la mort
Il bâtit sa part d'éternité, il se réserve une place dans Tes tentes
quand ici-bas son tour fini sonne l'heure de la pesée de son âme et corps

Le bon Dieu à chaque seconde le seconde, il vivra de la rente
du Très-Haut - le ciel et la terre, les Trônes et les Anges le sustentent

mercredi 16 août 2017

Tout est Un en Toi, simple, naturel


À Jérusalem David a régné trente-trois ans
l'âge Sire de Tes jours d'homme que Tu vécus sur terre
quand Joseph était Ton père, la Vierge Ta mère
quand les oliviers de Nazareth T'ont vu enfant

Tout est Un en Toi, simple, naturel
clair, comme l'eau de roche près des jonquilles
rit sur les pierres et de joie sautille
comme le Jourdain gambille en Israël

La Création après esprit est une onde une, sans aucune fragmentation
comme tout nombre incalculable existe grâce au Un innommable
une onde une, un océan où toute goutte participe au tout de la Création
où toute âme assure la continuation de Ta grandeur inexprimable

Aucune distance, nulle séparation, alliance sans confusion, solidaire
mouvement, une même sève de béatitude unit les éléments
De Sa force, de Son désir, de Son amour, de Sa gloire le Seigneur gère
l'univers à chaque seconde, l'alimente de Son esprit de Son sang

mardi 15 août 2017

Sire, Tu adores surprendre


Sire, Tu adores surprendre : Sara âgée, la voici enceinte par l'entremise
des trois Anges à Mambré. Pour sauver Israël Tu fends les flots
de la mer. La mère de Samson stérile, par l'Ange du Seigneur se trouve
enceinte comme Anne mère de Samuel et Anne la mère de Marie

À quoi répond ce désir d'étonner sinon pour affirmer la suprématie
de Ta toute-puissance dont in extremis, à la face du monde, Tu prouves
la constante gouvernance tantôt discrètement, silencieusement, tantôt
avec éclat, trompettes, éclairs, tonnerre mus par une triomphale gourmandise

Qui sinon Toi a mis la pierre dans la fronde de David ?
N'est-ce pas Toi qui ouvris la bouche de l'ânesse de Balaam
fis jaillir l'eau du rocher, de même pleuvoir cailles et manne
ouvris à Simon Pierre les portes de la prison en douceur ?

Sire, le monde ne T'attend plus du tout, alors viens, viens, déride
nos fronts, parle, emporte le morceau, rassemble en Toi nos âmes
Du Royaume dévoile la face, du ciel révèle les suprêmes arcanes
comme l'éclair va de l'orient à l'occident lance Ton heur

Le seuil critique est atteint, une pincée de Toi et la planète
par précipitation se purifie, un dépôt se pose
l'ivraie va au feu, la balle au vent, elle récolte Ta serpette
Viens Seigneur, viens Amen, étonne-nous, fais triompher Ta cause

lundi 14 août 2017

Vous serez les fils du Très-Haut


Des mots aisés Sire pour Te caractériser, comme par exemple
une brise légère plutôt qu'ouragan, les vignes en fleurs exhalent
leur parfum de préférence aux pluies de grenouilles dans les temples
d'Égypte, le roucoulement de la colombe plutôt que des râles

Aux condamnations, aux rejets, aux bans je préfère
il était perdu et il est retrouvé ! Royaume !
S'abandonner à la Providence, elle qui libère
Qui cherche trouve du Seigneur l'arôme

Demandez et l'on vous donnera
et vous serez les fils du Très-Haut
Mots simples, idées justes au-delà
des fulminations in extenso

dimanche 13 août 2017

Ton cœur veut partager sa liesse


Sire, par rapport à Ton immense gloire que pèsent l'explosion d'une étoile
collisions fracas de galaxies succions de trous noirs ? Moins qu'une plume
De la fusion à la surface au centre du noyau moins que l'écume
Le ciel, la terre, temps, espace, autant de bulles de savon conjecturales

Et cependant à Tes yeux chaque brin d'herbe pèse le propre de Ton âme
les bleuets iris lavande lis et violettes dévoilent Ta gloire
La nuit dit au jour Tes prodiges, le jour raconte Tes merveilles au soir
et moi là-dedans Sire, émerveillée d'y vivre drivée par Tes flammes

Là Tu fais jaillir un fleuve, ici rebondir les montagnes
tel un troupeau de gazelles remonté de la source avec leurs faons
De toutes sortes d'espèces Tu peuples la terre, combles l'océan
les oiseaux du ciel, les Anges dans les sphères, ces mots en témoignent

Glaïeuls par gerbes rivières de roses giclées de boutons d'or
frappent en cascades vignes étalées en long et en large
Les perdrix cacabent, je vois danser dans la dune une barge
Le vin est dans les tonneaux, au loin mugissement de butor

Aucune commune mesure entre Ta majesté et l'univers
créé. Pour être Tu n'as nul besoin comme nous d'un Créateur
Si le monde avec Adam et Ève existe c'est que Ton cœur
veut partager sa liesse innée transformée par l'Esprit en matière

samedi 12 août 2017

De m'attacher à l'Éternel est un bonheur pour moi


De m'attacher à l'Éternel est un bonheur pour moi
D'approfondir Son alliance, d'intensifier
le contact avec Lui me rend forte et légère

J'outrepasse trappes et pièges, la Providence gère
Mon Ange gardien se régale - qu'ai-je à m'inquiéter ?
Le Tout-Puissant est mon rocher, mon bouclier, mon Roi

Lui Il m'aime, Il a scruté mon cœur, Il connait mon esprit
Ses doigts ont façonné mon corps, Son esprit créé mon âme
Il a suscité le ciel et la terre pour que j'en jouisse

Tout le ciel, toute la terre nécessaires pour que le narcisse
naisse et grandisse, mûrisse, éblouisse, renaisse, retrouve sa flamme
blanche ou jaune à chaque printemps - de même Seigneur ma mélodie

vendredi 11 août 2017

L'âme contient le Royaume comme l'œil enclot la pupille


Elle est faite de quoi l'âme  ? De Ton désir d'abord Sire
puisque tout ce qui existe est la conséquence de Ta volonté
L'âme héberge Ton esprit, elle donne naissance au corps
l'âme est le champ où germe la merveille de la chair

Sans les parois d'un vase l'eau changée en vin se perd
dans les sables, le liquide, la rosée s'évapore
La chair a pour commencement Ton esprit décidé
à créer telle ou telle personne et à la faire grandir

Pour qu'un seul homme soit il faut l'univers entier et plus
Sans Ton souffle Sire rien ne vit rien ne bouge rien ne respire
Mon âme, tu n'existerais pas, pas même potentiellement
verrais-tu le jour, tu serais moins que zéro, nul, nihil

L'âme contient le Royaume comme l'œil enclot la pupille
comme le fruit habille le noyau ainsi son fondement
Le principe du Très-Haut est son sceau sa loi son plaisir
fondation saveur carillon rime joie - son angélus

jeudi 10 août 2017

Seigneur, quand passerons-nous le Jourdain


Sire, j'adore me rapprocher de Toi sans même savoir ce que je vais dire
En route Tu ne manqueras pas de m'insuffler le mot générateur
tourbillonnant vers la surface, entraînant d'autres verbes dans ses spires

Les entrailles de Ton esprit par exemple, ce dur désir créateur
clair-obscur sans baisse de régime. Vraiment Majesté, quel bonheur d'en être
un des fruits, de pouvoir jouir sans filet sans retenue de Tes faveurs

Craquent et craquettent les cigales, les pins s'enchevêtrent
Le petit de la mouette sur le toit bat des ailes
déjà le ciel l'attire, l'azur dans ses pennes pénètre

Et moi je vois défiler Tes tableaux jour après jour toujours un nouveau ciel
La Création est un fleuve, elle se dirige vers sa fin dans l'océan
de Ta gloire, elle mène à Sion, à la Terre promise du lait et du bon miel

Seigneur, quand passerons-nous le Jourdain, quand
boirons-nous les quilles de Ton vin ardent ?

mercredi 9 août 2017

Une fois goûté Ta saveur Sire


Bach père, cessa-t-il une minute de composer, Vivaldi de pincer le luth
Georg-Friedrich, a-t-il été une seule seconde las de faire jouir les notes
de musique, Amadeus renonça-t-il à transcrire les accords dans sa tête ?

Franz Schubert peina-t-il à ciseler sa symphonie en ut
Jean Lully souqua-t-il à écrire ses passacailles et gavottes
Charpentier en a-t-il eu assez de ses airs de fête ?

Rubens a-t-il jamais décroché de ses pinceaux
Michel-Ange, le Cavalier lassés du marbre
Picasso freiné, stoppé dans son élan son cri ?

Une fois goûté Ta saveur Sire et la source s'ouvre, l'eau
coule, les fleurs poussent, un papillon vole au pied d'un arbre
cascades infatigables que Tes grâces Sire ici

Insensé celui qui bouche la fontaine, se prive des eaux vives
la sève ne monte plus, les racines crient mais meurent
inexorablement, les fleurs, les fruits, les feuilles, branches les tiges

Marin Marais buvait à la source, Rembrandt lançait Tes missives
Comme le pinson chante jusqu'à mourir Ton heur
ils ignoraient la mélancolie quand ils louaient Tes prodiges

mardi 8 août 2017

Toi qui vois tout d'un œil d'amour


Monseigneur, du centre de mon âme Tu m'observes
de derrière les étoiles me suis du regard
si oui ou non je donne bonne suite à la verve
par Toi mise en moi - ou si d'œuvres suis avare

La graine est-elle tombée dans de la riche terre
ai-je assez fait fructifier les talents Sire
par Tes soins mis dans mon berceau - mon esprit ma chair
ont-ils suffisamment exécuté Tes désirs ?

Vrai, de la chute je porte toutes les tares et cicatrices
Mais Seigneur, dans Ta clémence retiens ce que j'ai de bon
Ton nom est un sceau sur la peau de mon âme, écusson
arme, consolation, sérénité, ivresse, délice

Tu as daigné Te montrer et de joie tombée à genoux
je le suis depuis, Tu ne m'as pas repoussée dans l'abîme
Monseigneur, Toi qui trônes au cœur de mon âme, Toi qui vois tout
d'un œil d'amour reçoit mon aubade, accueille mes rimes

lundi 7 août 2017

Les rênes de Ta providence


Souviens-toi de l'alliance du Très-Haut et passe par-dessus l'offense
Souviens-toi des commandements, ne garde pas rancune, sois un saint
Celui qui se venge éprouvera la vengeance du Seigneur, en vain
va sa prière pour le sauver des maux qui gâchent son existence

Le Seigneur est bon mais pas tombé de la dernière pluie
La balance cherche son équilibre, une note est présentée
Pour entrer en Dieu il faut bien se purifier, péchés
confessés péchés pardonnés - alors vient la poésie

L'âme se déleste de ses pierres amères accumulées en tas
croûtes tombent, verrues s'évanouissent, scories se désagrègent
la chair abîmée se reconstitue, l'esprit trouve son siège
son moyeu, sa plénitude et de mort il n'y en a plus

Toi seul offres cette chance - ailleurs ne règnent que ténèbres
mortelles pâleurs obscures froidures peines folies souffrances
Doux le joug, bride généreuse, les rênes de Ta providence
conduisent au heur celui qui trouve Ton nom et le célèbre

dimanche 6 août 2017

Bonjour bonheur, adieu tristesse


Dans chaque grain de poussière se tient un Ange
dans chaque mot se cache un Messager ailé
dans chaque feuille la Trinité s'épanche
de Ton esprit Sire l'univers est chargé

Le libre arbitre de l'homme, là l'âme est seule, face
à elle-même - à elle donc de faire le pas décisif
Aide-toi et le ciel t'aidera, sans lasse Tes grâces
coulent pour celui qui fait de Toi son objectif

Tu aplanis le chemin, rends droit le tordu
désormais ses pieds ne verront plus d'obstacles
l'homme a joint le ciel, son esprit se reconstitue
bonjour bonheur, adieu tristesse et débâcles

samedi 5 août 2017

Tu prêtes Tes étincelles


Josué arrête la course du soleil et de la lune, des étoiles
il bloque le mouvement, les astres se tiennent immobiles, suspendus
sur Gabaôn et Ayyalôn - Josué a le Très-Haut dans la moelle
le ciel lui obéit, de son Seigneur il épouse sans faille les vues

Du milieu du feu sortirent Shadrak, Meshak et Abid Nego sauvés des enfers
arrachés de la main de la mort - et de la tombe à Béthanie sortit Lazare
indemne, frais comme le jour, à peine étonné, plus qu'heureux de son retour sur terre
Élisée fit flotter le fer sur le Jourdain, Geneviève s'enfuir les Huns barbares

Dans les tranchées la Vierge fait reculer l'envahisseur - la Pucelle
retrouve l'épée de Charles Martel et chasse l'ennemi, couronne le dauphin
Moïse change son bâton en serpent, à Élie Tu prêtes Tes étincelles
Seigneur Dieu, à mes prières à mes vers de grâce offre leur beau destin

vendredi 4 août 2017

Totale victoire et succès final


Sire, me retirer en Toi, dans le silence des mots à venir
sans savoir où bouche m'entraînera pour son seul plaisir

C'est si vrai Sire, Tu es bon et beau et succulent, en tout totale
victoire et succès final sans faire de bruit, calme, seigneurial

De combien de quarts-d'heure sommes-nous encore éloignés
de Ton retour, de minutes avant Ton arrivée ?

À quand la conclusion de Ton plan de salut ô Éternel
l'entrée au Royaume, l'arrivée au pays du lait et du miel

N'est-ce pas que Tu aimes entendre la voix de Ta créature en prière
que Tu y réponds pour sûr par voie de providence selon Ton mystère ?

jeudi 3 août 2017

Un mélange doux d'amour et de justice


Le pinson, se plaint-il de son existence
déprime-t-elle la truite dans le ruisseau ?
Les nuées flottent-elles au ciel, désenchantées
l'océan bat-il le rivage, aigri ?

Le paon pousserait par spleen son cri
la cloche se retiendrait, inhibée ?
La lumière qui tombe des vitraux
par vague à l'âme arrêterait de danser ?

Je chanterai chaque jour un chant nouveau
pour mon Seigneur, à Lui toute louange
Sans Lui je ne pourrais pas respirer
Il me fait vivre, Son souffle me pousse

Mon Dieu à moi vient à la rescousse
Il ne me laisse pas tomber, pitié
est Son nom, clémence, un mélange
doux d'amour et de justice très haut

mercredi 2 août 2017

Amen, de grâce, entre dans la ronde


Sire, d'abord avec mon corps, avec mes cinq sens
j'ai réussi à sentir Ta totale présence

Puis mon esprit a compris, j'ai découvert
combien excitant et clair est Ton mystère

Depuis Noé Tu orientes Ta créature pour quitter la chute
Peuvent en témoigner Moïse, la Vierge, Josué, David, Ruth

À présent Tu m'as envahie corps et esprit
rempli mon vase à ras bord de Ton coulis

Sire, maintenant, inonde le monde de Tes ondes
dévoile-Toi Amen, de grâce, entre dans la ronde

mardi 1 août 2017

Ton trône éternel ô Très-Haut


La colombe retrouve son nid, le fleuve l'océan
et moi je resterais inerte, à plat sur le divan ?

Le crocodile veille sur ses petits, le pinson s'égosille
et ma bouche ne donnerait libre cours à ses ivres trilles ?

Soleil lève l'aube, lune illumine la nuit
et moi je resterais muette, frigide mon esprit ?

Emporte-moi dans Tes spirales Sire toujours plus par Ton noyau
aspirée - là Tu sièges sur Ton trône éternel ô Très-Haut